Vénus est une planète des plus inhospitalières. Sa température, digne d’un four, a eu raison des deux sondes envoyées autrefois par la Nasa pour explorer sa surface. Mais voilà qu’une technologie vieille de près de 200 ans saura peut-être refroidir les ardeurs de la planète infernale.
Inventé par le révérend Dr. Robert Sterling puis breveté en 1816, le moteur du même nom convertit la chaleur en énergie mécanique. Toutefois, lorsque le processus est inversé, il agit comme une pompe à air chaud et permet d’agir comme un refroidisseur. Ce n’est que vers la moitié du 20e siècle que l’on s’est intéressé au moteur Sterling inversé vu son efficacité énergétique, et déjà certains réfrigérateurs écoénergétiques font leur apparition usant d’une telle technologie.
La température à la surface de Vénus avoisinant les 450 degrés Celsius, il y est aussi facile de cuire un rôti en plein air que de brûler les équipements électroniques à bord des véhicules exploratoires. Pour pallier à ce problème de surchauffe majeur, les composantes fragiles seront isolées dans un contenant de céramique, lui-même enveloppé par une sphère de métal de la taille d’un pamplemousse. Le contenu sera réfrigéré à 200 degrés Celsius, température acceptable pour permettre le bon fonctionnement du système informatique. Des piles nucléaires au plutonium fourniront les 240 watts d’énergie nécessaires pour alimenter le système de réfrigération.
Les chercheurs de la Nasa chargés de la climatisation, soit Geoffrey Landis et Kenneth Mellott, prétendent que le puissant réfrigérateur pourrait maintenir la sonde en vie plus de 50 jours terrestre. Une performance remarquable si l’on compare aux échecs précédents des sondes envoyées dans les années 70 et 80, où le contact avec la Terre avait été coupé au bout de deux malheureuses petites minutes.
Aucune mission vers Vénus n’est planifiée à court terme, mais
la planète intéresse grandement les scientifiques vu que son climat, à une lointaine époque, aurait été similaire à celui de notre Terre d’aujourd’hui. Trouverons-nous des traces d’une vie passée sur la brûlante planète?