Microsoft a choisi de laisser tomber les pronoms personnels
Mon,
Ma et
Mes qui figurent dans les noms de plusieurs des dossiers importants de Windows, mettant ainsi fin à une tradition datant de la sortie de Windows 95. Avec la sortie de Windows Longhorn, « Mes documents » et « Ma musique » deviendront donc simplement « Documents » et « Musique ».
Cette situation fait bien des heureux, même si le retrait du fort impopulaire trombone « Clippy » présent dans Microsoft Office avait eu un bien plus grand impact. Selon la professeure de linguistique Naomi Baron, de l'Université américaine de Washington D.C., cette tactique visait à créer une connexion personnelle entre les gens et leur ordinateur, afin « d'obtenir la loyauté d'une population égocentrique ». Elle estime également que la technique est particulièrement « désuète » et paraît pour le moins « enfantine », puisque aujourd'hui l'informatique et la technologie sont devenues une « partie normale de la vie de tous les jours ».
Cette tactique émanant de Redmond a eu un impact non seulement sur Windows, mais sur toute l'industrie technologique, et même plus, l'envoyant dans une course à la personalisation. On parle par exemple de
Mon Yahoo!,
Mon eBay,
My Shared Folder pour Kazaa et de
Mon historique de recherche chez Google. On peut visiter le site du gouvernement de Floride à l'adresse suivante: MyFlorida.com, et l'Agence de tourisme Suisse est propriétaire de MySwitzerland.com.
D'après Jim Allchin, vice-président des plateformes chez Microsoft, la forte utilisation de ces préfixes est une des raisons qui pousse la compagnie à modifier le titre des dossiers fréquemment utilisés. À l'origine, cette pratique avait pour but d'indiquer aux utilisateurs les endroits où stocker leurs données afin de leur éviter de les placer à des endroits inappropriés. Il pense par contre que cette terminologie est utilisée à l’excès, comme la majorité des mots utilisés par Windows. « Lorsque Microsoft fait quelque chose, tout le monde veut le faire » ajoute-t-il.
Mais est-ce la fin du
Ma,
Mon,
Mes? « Probablement pas », soutient la Professeure Baron, de l'Université américaine. Elle travaille présentement à l'écriture d'un livre intitulé
Beyond E-mail: Language in the New Millenium. «
My fait désormais partie du paysage » conclut-elle.