Google est-il pénalement responsable du contenu de ses forums de discussion ? Cette question sera très certainement posée prochainement au Brésil, suite à l'affaire orkut.com. Ce site, accessible en entrant un nom d'usager et un mot-clé à condition d'y avoir été invité par un internaute déjà inscrit, est accusé d'avoir hébergé des salons de discussion racistes ou incitant à la haine raciale. Or, le propriétaire et instigateur de ces salons de discussion n'est autre que... Google.
Christiano Jorge Santos, procureur à Sao Paulo, a ouvert à la fin du mois dernier une enquête sur les échanges dans plusieurs « communautés » d'internautes hébergées par orkut.com. Lesdits propos violeraient la législation anti-raciste du Brésil. Plusieurs exemples de salons de discussion sont cités. Sur l'un d'eux, les internautes peuvent « décharger toute (leur) furie sur ce petit enfant noir pauvre et innocent. Cliquez sur lui et vengez-vous ». En fait, il s'agit d'un adolescent de 13 ans dont la photo est publiée en ligne.
Dans la même veine, un dénommé Alex Pazzo est visé par la procédure, et cela pour avoir créé deux communautés de discussions en portugais baptisées « Mort aux Noirs » et « Mort aux Juifs ». De plus, des sites anglophones lancés depuis l'Iran ou les États-Unis appellent à s'en prendre aux Noirs, aux Juifs et aux Arabes. Pour finir, la communauté gay n'est pas en reste, puisque un groupe de discussion crée par un Brésilien a déjà rassemblé 2300 personnes sur le thème « Je hais les homosexuels ».
Mais la responsabilité pénale de Google n'est pas aujourd'hui prouvée, et cela sera très difficile. Si le procureur brésilien veut arriver à cette fin, il lui faudra prouver que Google a caché volontairement le contenu raciste du site. Toutefois, Google pourrait être mis en cause pour « manque de mesures de précaution contre des crimes ou délits racistes ».
Google n'a pas réagi à ces faits pour l'instant.