Iogen Corp, une entreprise canadienne basée à Ottawa, vient de mettre au point une nouvelle technologie permettant de produire de l’éthanol à partir de paille grâce à l’action d’enzymes. Cette technique pourrait donc à terme permettre de fabriquer un combustible pour les automobiles bien moins polluant à fabriquer et moins gourmand en ressource que l'éthanol actuel, issu lui aussi du blé.
Le processus de ce nouveau procédé se décompose en quatre étapes. La première phase, dite de « préparation », consiste à stocker la paille qui est ensuite préparée afin de subir les actions des enzymes. Suite au stockage débute l’hydrolyse, qui dure sept jours dans un milieu aéré à 50°C. On ajoute troisièmement à la paille ainsi apprêtée l’enzyme Saccharomyces 1400 (LNH-ST), qui va la transformer par son action. Il ne reste finalement qu’à filtrer et distiller le tout afin d’obtenir un éthanol hautement purifié.
Il en résulte bien sûr des sous-produits dont la lignine, un composé du bois lui permettant d'être rigide et imperméable. Comme pour le reste des déchets obtenus, elle sera brûlée au sein même de l’usine, assurant ainsi le fonctionnement de toutes les installations grâce à l'énergie ainsi dégagée.
Fondée en 1974, Iogen Corp a toujours investi dans le traitement et la transformation des fibres par l’action des enzymes. Ces efforts lui ont valu d’être désormais leader mondial dans le traitement industriel enzymatique. Toute sa recherche et production est basée au même endroit et permet de traiter 40 tonnes de paille par jour, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Le groupe Volkswagen, en association avec Shell, a même demandé une étude de faisabilité pour construire une de ces usines en Allemagne. Volkswagen compte s’impliquer dans la production de carburant. Il faut dire que les normes antipollution en Europe sont bien plus rigoureuses qu’au Canada. Néanmoins, le gouvernement fédéral canadien est en pourparlers avec Iogen Corp afin de construire une usine en Saskatchewan ou en Alberta.