Vilipendés par les clients d’iTunes, décriés par les labels indépendants, les DRM vivraient-ils leurs derniers instants sur les plateformes de vente de musique en ligne ?
Le 6 février dernier, Steve Jobs livrait un vibrant plaidoyer en faveur du retrait des droits de protection anti-copie (DRM) dans une lettre ouverte publiée sur le site d’Apple. Il accusait entre autres les DRM d’être responsables du manque d’interopérabilité des fichiers musicaux commercialisés sur iTunes. Le coup de gueule de Jobs a résonné jusqu’au siège social d’EMI, l’une des quatre principales maisons de disques, qui vient d’annoncer qu’elle allait autoriser la vente de l’intégralité de son catalogue sur iTunes sous la forme de fichiers numériques non protégés, encodés de surcroît en 256 kbps.
À compter de la fin du mois de mai, l’utilisateur de l’iTunes Music Store aura donc la possibilité de choisir s’il veut acheter ses morceaux sous la forme de fichiers protégés encodés en 128 kbps, ou s’il préfère payer environ 30% de plus par chanson pour pouvoir l’utiliser librement sur n’importe quel lecteur numérique. Le prix des albums restera toutefois inchangé.
Fort de l’appui d’EMI, Apple entend rallier les labels indépendants à sa cause et espère pouvoir vendre sans protection la moitié des 5 millions de chansons qu’iTunes compte à son catalogue. Gageons que si la firme de Steve Jobs parvient à atteindre son objectif, les trois autres géants de l’industrie du disque, Sony BMG, Universal et Warner, n’auront d’autre choix que d’accepter à leur tour de reléguer les DRM aux mauvaises choses du passé…