La semaine dernière se tenait à Genève une conférence organisée par l’UTI (Union Internationale des Télécommunications). 60 pays étaient réunis par cette agence de l’ONU afin d’harmoniser les lois contre le pourriel. Un coup d'épée dans l'eau ?
En progression de 35% en 2003, les pourriels progressent de 85% en 2004. Les acteurs les plus gênés par les pourriels sont les entreprises, qui constatent une baisse de productivité. Le spam « coûte » 25 milliards de dollars par an, il en rapporte pratiquement autant à ceux qui l’émettent, dont on ne connaît pas les ramifications mafieuses.
Au vu des prérogatives de l’ONU en matière de juridiction, ce ne sont que des recommandations qui ont été effectuées, recommandations qui prêtent parfois à sourire.
• encourager chaque État à se doter d'une législation encadrant les communications électroniques et l'e-marketing (merci pour les encouragements !)
• trouver des solutions techniques à déployer de bout en bout du réseau, du FAI à l'utilisateur final (oui oui, c’est le but…)
• soutenir les initiatives industrielles, notamment auprès des FAI, contre le spam (soutenir comment ? avec des sous ?)
• assurer l'éducation et l'information du consommateur (bien sûr, c’est même le but des acteurs du monde de l’informatique…)
• développer la coopération internationale. (à quoi sert l'ONU sinon…)
"Nous ne pouvons rien imposer, mais il s'agit d'une première étape pour lutter contre ce phénomène" déclare Robert Shaw, conseiller stratégique et politique de l'UIT en matière d'Internet. "Nous espérons nous revoir régulièrement et rédiger d'ici deux ans un premier document (Memorandum of Understanding), signé par chaque pays, établissant leur coopération pour lutter contre le spam... Car le seul moyen de résoudre ce problème est au niveau international".
"De toute manière, les dispositions nationales ne sont même pas respectées", estime un éditeur québécois, Vircom, spécialisé dans la lutte anti-pourriel. Selon une étude de Vircom:
• 0,01% des courriers respectent pleinement la loi.
• 0,02% indiquent clairement une adresse physique dans le corps du texte.
• 7% seulement offrent une adresse de réponse exacte.
• 31 % possèdent un intitulé « légitime ».
• 40 % des pourriels contiennent un accès à un mécanisme de désabonnement « opt out», 12 % seulement parviennent à le faire fonctionner, à leurs risques et périls.
Souhaitons bon courage à l’ONU dans sa lutte contre le pourriel, c’est pas gagné !