WWDC 2007 : le léopard à l’honneur

À la dernière grande « keynote » de Steve Jobs, l’iPhone avait été la seule star. Le téléphone portable de luxe d’Apple avait eu droit à une présentation de long en large. Pour ceux qui n’étaient pas intéressés ou seulement curieux, il y avait donc eu en ce début d’année 2007 une certaine famine au niveau des nouveautés. Puis est arrivé le mois de juin avec la traditionnelle conférence des développeurs organisée par Apple où il faut s’acquitter d’un onéreux ticket d’entrée pour voir en direct les annonces du grand patron d’Apple et repartir avec une version bêta de Léopard. En tout cas, les fans d’Apple pourront se réjouir, car Steve Jobs a fait beaucoup d’annonces sur le prochain Mac OS X et, grâce à Internet, pas besoin de dépenser le moindre dollar pour en prendre connaissance.



Tout d'abord, Mac OS X version 10.5 aura eu le droit à sa Keynote. Steve Jobs avait pourtant commencé par rappeler que des jeux d’Electronic Arts comme le prochain Harry Potter allaient sortir sur Mac OS X et, pour une fois, sans retard phénoménal par rapport à la version PC. Madden et NFL auront eux aussi leur version Mac. Puis, l’orateur charismatique d’Apple vêtu comme d’habitude de son traditionnel jean est vite passé à Leopard, le concurrent de Windows Vista bien attendu pour le mois d’octobre prochain.



L’interface de Leopard va, d’après les images, faire évoluer sans révolutionner le style Aqua de Mac OS X. Le Dock passe en trois dimensions et le bureau devient plus interactif avec la possibilité, avec le Stacks, « d’empiler » des fenêtres sur le bord de l’écran. Fini le métal brossé : la tendance est plus au lissage façon iTunes, Steve Jobs voulant « unifier l’interface de Leopard ». Le Finder, l'équivalent de l'Explorateur sur Mac OS, change lui aussi d’habillage et gagne en ergonomie. Apple se base d’ailleurs sur ce que peut faire actuellement iTunes, à savoir que le Finder possédera un mode de visualisation affichant les dossiers comme des pochettes d’albums. Leopard introduit également Quick Look. Cette fonctionnalité permet de visualiser en temps réel le contenu d’un fichier texte, d’une image ou bien encore d’une vidéo, d’un fichier PDF ou d’une présentation faite avec le logiciel Keynote d’Apple. Apple introduit aussi Spaces. Rien de révolutionnaire en fait, puisqu'il s’agira pour Léopard de gérer nativement plusieurs bureaux virtuels.





Le partage de fichiers devrait être également revu et facilité par rapport à ce que propose Tiger. Spotlight pourra désormais faire ses recherches sur un réseau local. Plus techniquement, Leopard sera 100 % 64 bits même s’il sera capable selon Steve Jobs d’exécuter sans perte de performances les applications 32 bits. Des améliorations ont été apportées aux API de Mac OS X tel Core Animation qui, de par ses effets, tentera d’en mettre plein la vue pour provoquer des « wow » comme Vista est censé le faire.



Boot Camp, qui permet de créer une partition pour Windows, de l’installer à côté de Mac OS X et de créer un CD-ROM de pilotes, sera intégré d’office dans Leopard. Il devrait être pleinement compatible avec Windows XP et Windows Vista. Steve Jobs est revenu sur les solutions de virtualisation très en vogue en ce moment dans le monde Mac. Pour lui, ces solutions sont complémentaires à BootCamp, sans plus.

iChat a lui aussi profité d’améliorations. On pourra montrer à son interlocuteur des présentations multimédias, des photos, jouer avec PhotoBooth (logiciel utilisant la Webcam pour créer des portraits), etc. Mais encore une fois, malgré toutes les évolutions d’iChat en termes de fonctionnalités et de performances, on ne peut que regretter qu’il ne soit toujours pas prévu de compatibilité avec les protocoles MSN ou Yahoo! Messenger, pourtant très utilisés.

Au niveau des Widgets, Dashboard, le gestionnaire des gadgets de Mac OS X permettra d’en créer facilement. On pourra par exemple créer un Widget en capturant une partie d’une page Internet dans Safari.



Steve Jobs est aussi revenu sur Time Machine. Cette sorte de restauration système de Mac OS avait déjà été présentée en septembre dernier. Toujours aussi intéressante, on apprend peu de nouveautés supplémentaires si ce n’est que l’on pourra utiliser un disque réseau, local ou externe pour stocker les sauvegardes de la machine à remonter dans le temps du félin californien. Steve Jobs n’a pas évoqué Mail à priori, mais, pour rappel, le Outlook Express de Mac OS X bénéficiera lui aussi de quelques améliorations appréciables comme la possibilité de créer des courriels hauts en couleurs avec des thèmes.

Quant à Safari, Apple crée la surprise. Steve Jobs a rappelé que son navigateur maison basé sur le moteur de Konqueror détient presque 5 % de parts de marché. Mais le scoop de la soirée est son arrivée sur Windows; une véritable surprise. Le moteur de Safari était déjà utilisé par iTunes dans sa version Windows ainsi que par un navigateur peu connu de la logithèque Windows, Swift. Cerise sur le gâteau, une version bêta anglaise de ce Safari 3 est disponible au téléchargement pour Mac et Windows (XP et Vista). Si sur Mac Safari faisait désormais partie du paysage, c'est un nouvel ovni dans la galaxie Windows. Reste à voir s’il saura attirer les internautes. Steve Jobs s’est amusé à vanter la rapidité de son navigateur par rapport à Firefox 2 et surtout par rapport à Internet Explorer. Les utilisateurs jugeront.

Leopard sera commercialisé en une seule et unique version pour la mouture cliente au prix de 129 $, le mêmê prix que Tiger en somme.



Steve Jobs a enfin rappelé que l’iPhone sortira le 28 juin prochain à 18 h. Pour les développeurs, il s’agira de se mettre à la mode du Web 2.0 s’ils veulent s’essayer à bâtir des applications pour l’iPod-téléphone d’Apple.

Pas de nouveaux iMac ni de mises à jour pour iLife n'ont été annoncées. Rappelons que les MacBook Pro ont été mis à jour la semaine dernière avec l’introduction de la plateforme Santa Rosa d’Intel et d’une nouvelle puce graphique signée Nvidia. Le Mac Mini semble être de plus en plus abandonné. Toutefois, rappelons aussi qu’il s’agissait ce soir pour le patron d’Apple de parler logiciel et non matériel.

Pour l’anecdote, le site américain d’Apple a changé d’interface. Les déclinaisons étrangères devraient logiquement suivre.