Le Lézard

Lutte contre les hackers en Grande-Bretagne


En Grande-Bretagne, le Home Office souhaite bannir les pirates (hackers) de la Toile, et ce, avec un minimum de preuves.



En Grande-Bretagne, les tribunaux locaux peuvent donner l'ordre à un individu de cesser une activité sans que la preuve de cette activité ne soit établie. C'est ce que l'on nomme un anti-social behaviour order (ordre sur les comportements anti sociaux), plus connu au pays sous le nom de Asbo.

Par exemple, si un de vos voisins est ivre sur la voie publique et que vous n'en pouvez plus de l'entendre chanter Madelon à trois heures du matin, vous irez porter plainte. En territoire britannique, cette plainte fera en sorte qu'un tribunal local mettra l'individu sous Asbo, lui donnant l'ordre par le fait même de cesser son ébriété sur la voie publique sous peine de poursuites. De fait, sans qu'aucune condamnation ne soit rendue, sans qu'aucune preuve indiscutable ne soit donnée, des individus sont contraints par la justice britannique de suivre certains ordres sous peine d'être à nouveau mis entre les mains de la justice pour cette fois-ci être condamnés.

Utiliser le Asbo contre le piratage
La justice britannique s'apprêterait à mettre dans la liste des cas possibles de Asbo les cas de piraterie informatique. Ainsi, les individus dénoncés pour piratage ou pollupostage (spam), et ce, sans preuve, pourraient se voir mettre en demeure d'utiliser un ordinateur (l'équipement personnel serait alors saisi par la police) ou de se rendre dans un cybercafé. Les tribunaux locaux pourraient interdire aux pirates soumis au Asbo de posséder des cartes de crédit, des comptes bancaires, voire de posséder au-delà d'une certaine somme de liquide.

Ce projet provient d'un document du Home Office qui entend faire des propositions pour lutter contre le crime organisé et financier. Or, en donnant à la justice locale des pouvoirs de jugement sur les délits de piratage, les preuves nécessaires pour condamner un individu sont beaucoup plus faibles que dans les tribunaux de justice. En fait, la délation suffirait pour faire preuve du délit.

Bien qu'ils ne veuillent pas défendre les pirates, les professionnels de la sécurité font ressortir tout le problème que ce type de dispositif peut créer du point de vue des libertés individuelles et civiles si, sans preuve tangible, on peut contraindre un individu quel qu'il soit à de tels jugements.

Publié le 21/07/2006 à 14h00 par Guillaume Serries


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