Il y a de cela quelques mois, nous vous annoncions un projet un peu fou. L’entreprise SeaCode prévoyait
de faire travailler des informaticiens du tiers monde sur des bateaux au large des côtes américaines. Voici quelques informations supplémentaires sur le sujet.
Avec des coûts de main-d’œuvre réduits, une activité détaxée (puisque située dans les eaux internationales) et des compétences pouvant intéresser des clients situés à moins de 10 kilomètres, en Californie, ce projet pourrait remettre en cause le contexte de travail de milliers d’informaticiens. Une nouvelle forme de délocalisation, en somme.
Le projet des promoteurs de SeaCode pourrait être taxé tout simplement d’évasion fiscale. De plus, SeaCode prévoit de placer son bateau en dehors des eaux territoriales américaines. Les informations émanant de la compagnie en réponse aux allégations de certains concernant le possible esclavage et cette manière d'éviter les lois, règles et déductions fiscales sont plus ou moins contradictoires. D'un côté, on entend que les employés, des non-citoyens américains, auront un salaire assuré, que le reste des revenus ira dans le paiment du matériel et du bateau, et que certaines lois s'appliqueront de par la nature américaine de la compagnie Seacode.
D'un autre côté, dans un entretien réalisé par Computer World avec Mr Cook, un des responsables du projet, on retrouve quelques éléments de la discussion. Celle-ci peut permettre de mieux comprendre les objectifs des patrons de SeaCode. à condition de lire entre les lignes.
Computerworld : Les lois américaines sur le travail vont-elles s’appliquer ?
Mr Cook : Les lois américaines sur le travail ne s’appliquent que sur les navires battant pavillon américain. Notre navire sera soumis au droit du travail de notre pavillon, probablement celui du Vanuatu, des Bahamas, ou des îles Marshall. Leurs lois sur la propriété intellectuelle, tout comme leurs lois concernant l’équipage, sont très proches de celles des États-Unis.
Computerworld : Pourquoi mouiller à trois milles de la côte ?
Mr Cook : Il est plus cher pour nous de payer un emplacement sur un dock, puisque nous devrions payer pour un mouillage.