Le New-York Times en ligne : complètement gratuit

Les lecteurs du New-York Times seront heureux d’apprendre que depuis le 19 septembre 2007 à minuit, il est possible de consulter en ligne le contenu du journal qui était payant jusqu’à maintenant. Une décision du média qui vise à faire grimper l’achalandage vers son site.



Le 19 septembre 2005, le quotidien américain avait lancé un système d’abonnement sur son site Internet. Se basant sur des frais annuels de 49,95 $ ou mensuels de 7,95 $, le programme d’abonnement TimesSelect permettait ainsi d’accéder à tous les articles des chroniqueurs et des archives du journal mis en ligne sur son site Internet. Cette initiative a permis au média de récolter un revenu annuel supplémentaire de 10 millions de dollars américains. Alors, pourquoi avoir choisi, deux ans plus tard, de rendre gratuit ce contenu qui lui rapportait autant?

C’est l’avènement de la diffusion d’actualités par les outils de recherche comme Google qui ont poussé le média à revoir son plan de marketing. En effet, depuis plusieurs mois, les différents moteurs de recherche mènent une chaude lutte en offrant divers services plus évolués les uns que les autres. Google, par exemple, permet d’avoir à portée de main divers articles publiés par les grands journaux de ce monde, dont le New-York Times. Malheureusement, avec ce dernier, les liens générés par les moteurs de recherche menaient souvent vers une page dont l’internaute devait s’abonner pour consulter l’article. Malgré cela, l’achalandage sur le site n’a cessé de croître, augmentant ainsi par le fait même les revenus générés par la publicité présente sur le site. Ces revenus seraient de loin supérieurs à ceux provenant directement des abonnements liés au programme TimesSelect. À ce sujet, la firme Borrell Associates, spécialisée dans la recherche dans le domaine médiatique, explique : « Le modèle commercial s’appuyant sur les revenus publicitaires est infiniment plus attrayant que celui qui dépend des revenus d’abonnement. Le modèle hybride a certes du potentiel, mais à long terme, c’est le côté publicitaire qui finit par primer. »

Ainsi, les nombreux lecteurs qui se heurtaient à une page d’abonnement après être arrivés sur le site par un moteur de recherche ou un autre site externe pourront désormais poursuivre leur visite en consultant d’autres articles. Ces nouvelles pages vues permettront d’afficher davantage de publicité et ainsi générer encore plus de revenus. Selon la firme Nielsen/NetRatings, le site du New-York Times accueille plus de 10 millions de visiteurs uniques par mois. Un chiffre qui surpasse bien les sites des autres grands quotidiens.

La gratuité offerte par le New-York Times sur son site Internet donnera désormais accès à tous les articles imprimés de ses chroniqueurs, ainsi que toutes les archives du quotidien publié depuis 1987. Les visiteurs pourront également consulter les archives du magazine de 1851 à 1922, tandis que celles parues entre 1923 à 1986 seront gratuites ou accessibles moyennant quelques frais.