Face aux ordinateurs chinois Lenovo, l'administration américaine joue le protectionnisme en vertu de règles de sécurité bien floues. De quoi s'interroger sur la libre concurrence...
C'est le département d'État qui a pris cette décision : pas d'ordinateurs chinois dans l'administration américaine. La raison évoquée pour bloquer le dossier est que les ordinateurs de l'administration américaine contiennent parfois des données confidentielles et les confier à un matériel chinois effraie l'administration Bush.
13 millions de dollars
Lenovo avait remporté un appel d'offres de l'administration américaine en mars dernier, soit un marché de 60 000 ordinateurs. Il semble aujourd'hui que le gouvernement souhaite confier les 13 millions de dollars de la facture finale à quelqu'un d'autre. La pression des parlementaires a fini par payer. Ce qui rappelle d'autres affaires telles que l'avion Concorde dans les années 70 et, plus récemment, la taxe sur l'acier à l'importation.
Guerre froide
Les autorités de Pékin ont fait savoir leur mécontentement, évoquant la mentalité de "guerre froide" de l'administration Bush. De plus, il est impossible aujourd'hui de fabriquer un ordinateur sans utiliser des éléments en provenance de la Chine, ce qui met à mal l'argument de sécurité de l'administration Bush.
Sécurité nationale
De plus, nul n'ignore que Lenovo a racheté la division "ordinateurs personnels" d'IBM, une compagnie américaine. Par ailleurs, Lenovo appartient à 27 % à l'académie des sciences du gouvernement chinois. C'est cet argument qui a été mis de l'avant par les lobbies antichinois qui ont réussi à faire passer la peur de l'espionnage chez les décideurs américains. Franck Wolf, républicain opposé au projet, a déclaré : "
Cette décision aurait eu des conséquences terribles pour notre sécurité nationale". Les Chinois menacent à présent les États-Unis de sanctions économiques.