Le Lézard

Jeux vidéo: quand le Venezuela se rebelle


Et si les jeux vidéo préparaient l'opinion à des échéances politiques et militaires? C'est en tout cas le sentiment du député vénézuélien Ismael Garcia, qui voit dans le jeu Mercenaries 2: World In Flames de la société Pandemic Studios un avant-goût d'une invasion américaine au Venezuela.



Mercenaries 2: World In Flames est la suite annoncée du jeu Mercenaries, dont l'action prenait place en Corée du Nord. Ce jeu, tout comme sa suite, est un First Personal Shooter (FPS) qui entraîne le joueur sur des champs de bataille divers. Coïncidence ? Les vilains méchants du jeu sont les actuels « rogue states » des États-Unis. D'un côté, on se dit que, le jeu étant destiné à un marché américain, il est plutôt normal que le joueur s'identifie à un héros qui combat pour son pays. Par contre, le choix du scénario laisse aux Vénézuéliens un goût plutôt amer, car dans cette seconde mouture du jeu, les méchants, ce sont eux.

Coïncidences ?
Il est vrai que le scénario du jeu ne fait pas dans la dentelle. Certes, le héros n'est qu'un mercenaire, mais il intervient au Venezuela après que les États-Unis d'Amérique aient envahi le pays pour punir le dictateur local. Ce dernier a trop joué avec les prix du pétrole, et l'oncle Sam n'est pas content. Pour qui suit, même de loin, l'actualité internationale, cette histoire n'est pas sans rappeler les tensions très vives qui opposent ces deux pays; le président vénézuélien Hugo Chavez, n'a pas beaucoup d'amis au sein du gouvernement américain. Par ailleurs, ce dernier a récemment nationalisé une partie de la production de pétrole du pays, provoquant la colère de l'Amérique qui voit le prix de l'essence à la pompe flamber. À ce jour, le Venezuela fournit 15 % de la consommation américaine de pétrole.

Invasion ?
Hugo Chavez a notamment plusieurs fois soutenu publiquement que les Américains étaient prêts à envahir son pays à la recherche de ressources pétrolières, et ce, en prenant comme exemple récent la situation irakienne. Washington a toujours nié le contenu de ces accusations. Mais le député vénézuélien Ismael Garcia, proche de Hugo Chavez, accuse, sans preuves certes, de complicité les créateurs du jeu et le gouvernement américain. « Je pense que le gouvernement américain sait comment préparer des campagnes de terreur psychologique, donc ils peuvent faire en sorte que cela arrive bientôt ».

Ambiguïté
Du côté du studio qui réalise Mercenaries 2: World In Flames, on explique que le jeu a comme seul objectif de procurer beaucoup de plaisir au joueur, et n'est en aucun cas un sous-marin du gouvernement américain destiné à préparer l'opinion. « Pandemic n'a aucun lien avec le gouvernement. Pandemic Studios est une entreprise privée, qui se concentre uniquement sur le développement de loisirs interactifs », répond Greg Richardson, le vice-président de Pandemic Studios. Mais l'ambiguïté est là, de l'aveu même des membres de Pandemic Studios; Chris Norris, le responsable marketing de la compagnie, admet que les créateurs de jeu « veulent être toujours au fait de l'actualité ». De plus pour lui, « bien qu'un conflit ne doive pas nécessairement arriver, il est assez réaliste de croire qu'il pourrait finalement se produire ». Et comme la sortie du jeu est prévue pour l'année prochaine...

Publié le 31/05/2006 à 06h00 par Guillaume Serries

Source:
news.bbc.co.uk


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