Le Lézard

Les Canadiens aiment-ils la pub?


C’est ce qu’on peut se demander au vu des chiffres du service de radio par satellite Sirius Canada. Seulement cinq mois après son lancement, la barre du 100 000e abonné est déjà franchie.



Trop de pub tue la pub? Il semblerait que ce vieux dicton soit toujours vrai. Sirius, société spécialisée dans les services radio par satellite, propose une offre payante à ses abonnés: 110 canaux spécialisés disponibles sous différentes catégories dont le sport, la musique ou l’information de même que des stations plus exotiques comme Playboy Radio. De plus, comme pour tout service payant, le tout est garanti sans pause publicitaire. Et ça marche, puisque le 100 000e client vient de signer son abonnement alors que cette société n’affiche même pas 5 mois d’existence. Alors, peut-on parler d'overdose de pub au Canada?

La publicité en radio tout comme pour les chaînes de télévision est souvent la seule source de revenus de ces médias, d’où sa présence quasi obligatoire. Pourtant, il semblerait que cette trop forte présence de la publicité commence à nuire aux programmes eux-mêmes, puisque le spectateur préfère choisir une offre payante sans pub. Certains se tournent par exemple vers les enregistreurs numériques qui coupent automatiquement les pubs, alors que d’autres préfèrent carrément attendre le lendemain de la diffusion pour télécharger la série sans pub sur des réseaux de partage illégal. Il est vrai qu’avec en moyenne une publicité toutes les 8 minutes, le téléspectateur a de quoi perdre le fil.

Pourtant, si on regarde du côté de l’Europe et plus particulièrement la France, les programmes sur les grandes chaînes privées, et qui vivent donc seulement des revenus publicitaires, sont bien moins entrecoupés de programmes publicitaires qu’ici: 6 minutes de publicité autorisées dans une heure de programmes. Une série ne comporte qu’une seule coupure publicitaire. Plus longue certes, mais le programme s’écoute plus facilement. Mieux encore; sur les chaînes nationales, c'est-à-dire financées par une redevance et la pub, un film ou une série ne comportera aucune coupure publicitaire. Elles seront le plus souvent placées entre ceux-ci.

Alors, qu’est-ce qui explique cet écart de traitement face à la publicité? Ce sont entre autres les actions d'associations de consommateurs au temps de l’apparition de la pub à la télévision. Très tôt, celle-ci a été perçue comme une « nuisance obligatoire » qu’il a fallu encadrer. À la fin des années 80, la pub a commencé comme ici à devenir plus présente et les spectateurs ont réagi. Malgré cela, les grandes chaînes veulent faire voter au parlement européen une deuxième coupure publicitaire et déjà une partie des téléspectateurs gronde. Du côté des radios, le traitement est un peu plus souple, mais le temps de publicité n’excède pas les dix minutes pour une heure. C’est aussi pour ça que les services de radios payantes ne sont pas aussi abondants sur le vieux continent qu'au Canada.

L’avenir est donc aux stations payantes qui savent désormais comment attirer une partie des auditeurs et des téléspectateurs. La télévision n’a pas attendu puisqu’elle a déjà effectué ce virage depuis nombre d’années. La radio suit donc ce chemin désormais et reflète encore plus cette tendance ou ce début d’agacement populaire à l’égard de la publicité. Une chose est sûre dans tout cela; les responsables des programmes et créatifs vont devoir réfléchir à de nouvelles directions afin de « récupérer » leurs auditeurs.

Publié le 15/05/2006 à 06h00 par Alexis Le Marec


Nouvelle précédente:
Encore des infos sur l'E3

Autres nouvelles publiées en ce 15 mai:

2001
Moniteurs nouvelle génération
2002
The Matrix 2 & 3
2003
Sony veut concurrencer Gameboy
Cabine téléphonique en voie de disparition?
2004
Failles de sécurité des produits Symantec
Les Canadiens plus friands du Web que les Américains
2005
Encore moins d'utilisateurs pour Internet Explorer
2007
L’ordinateur de demain, sans clavier, souris ou moniteurs
eMule fête ses 5 ans
Les Têtes à claques vendent leur tue-mouche sur eBay!