Cette société texane propose aux entreprises des mesures de contre-attaque en cas d’agression de virus informatiques. Les ingrédients d'un bon western numérique sont réunis. Mais dans le cyberespace, peut-on se faire justice soi-même ?
Le mythe du cowboy texan, justicier impitoyable, refait surface.
Symbiot, société basée à Austin, Texas, propose à ses clients des mesures de contre-attaque en cas d’agression informatique de leurs systèmes. L’idée part du principe que la meilleure défense, c’est l’attaque. Différentes sortes de contre-attaques sont proposées, allant du simple blocage du traffic à l’attaque violente contre l’agresseur, permettant de prendre le contrôle du système assaillant.
Mais des voix s’élèvent pour dénoncer « l’escalade » que ce nouveau comportement informatique pourrait provoquer. C’est la question des moyens de la justice sur le réseau et du vigilantisme qui est posée. Bruce Schneier, spécialiste de la cryptologie, considère quant à lui que cette logique d’autodéfense mène à une « régression » sociale qui nuirait à la santé du réseau.
D’une part, attaquer un agresseur, même sur le réseau, revient à soi-même agresser quelqu’un. Et ceci est jusqu’à présent condamnable par la loi. Qui peut se permettre de faire régner l’ordre sur le réseau, si ce ne sont les instances officielles ? D’autre part, les mesures de rétorsions risquent de toucher des milliers d’ordinateurs innocents. En effet, un nombre croissant d’attaques par vers s’effectuent par la prise de contrôle d’innocentes machines. Dès lors, méritent-elles aussi de subir les coups du justicier du Net ? Et si ces machines sont par ailleurs des centraux médicaux, ou des serveurs d’université, peut on les attaquer avec la même violence que celui de n’importe quel utilisateur privé ?
Autant de questions soulevées par les options offensives développées par Symbiot. La réponse de la compagnie est limpide : « Une machine infectée, qui n’est plus sous le contrôle de son possesseur, n’est plus un spectateur innocent ». Bien des dommages collatéraux en perspectives...