Au Canada et en Europe, des systèmes de repérage par GPS permettent de retrouver un véhicule volé où qu’il soit. Cette technologie connue sous le nom de Galileo en sol européen, est de plus en plus utilisée et est même obligatoire pour assurer son véhicule chez certaines compagnies d’assurances. Au Pakistan, la compagnie
Trakker a poussé le repérage de véhicules beaucoup plus loin; non seulement il repère l’automobile, mais il en repère aussi l’utilisation et peut la contrôler à distance.
Trakker est un système de repérage fonctionnant grâce au système de positionnement global (GPS) permettant principalement le recouvrement d’un véhicule volé. Tout d’abord, la position de l’auto sera signalée par l’envoi d’un message SMS sur le réseau de téléphonie mobile. Puis, un opérateur à la centrale Trakker de Karachi pourra envoyer la commande à celle-ci de s’arrêter sur le côté de la route, de verrouiller les portières et les ceintures de sécurité et de finalement fermer le moteur. En une heure, le propriétaire retrouvera son précieux moyen de transport suite à l’arrivée des policiers qui auront été mis au courant de l’affaire. Les lois au Pakistan, contrairement à de nombreux pays, permettent de récupérer en le dirigeant à distance un véhicule volé.
D’autres fonctionnalités intégrées sont plutôt utiles aux compagnies qui ont des travailleurs sur la route ou qui ont des flottes de véhicule à gérer, comme les compagnies de transport ou de location d’autos. Il leur est ainsi possible de programmer le système de manière à mettre le moteur à l’arrêt dès que le conducteur dépasse une limite territoriale déterminée. Il peut aussi servir à surveiller l’utilisation du véhicule dans diverses situations : détournement pour des fonctions personnelles, gaspillage d’essence, vitesse excessive, surexploitation du moteur, etc. Une dernière fonction ajoutée avec l’installation du système permet aux conducteurs de se sentir en sécurité ; un bouton panique activera une alarme en cas d’urgence. Trakker innove donc dans le domaine, comparé à d’autres systèmes, grâce à ces procédures permises.
Il semble qu’un système similaire, utilisable lui aussi à des fins de gestion de véhicules et contrant le détournement, soit disponible en Europe et offert par la firme
Solustop. De plus, un Québécois a proposé et mis à l'essai en 2002 le
système Kolombo qui coupait l'alimentation en essence et utilisait le système GPS. Malgré tout, le système pakistanais reste innovateur par l'effet qu'il a sur la criminalité. Avec plus de 12 000 systèmes installés à travers le pays et 500 nouvelles inscriptions tous les mois, Trakker aura permis de retrouver au moins 1000 automobiles et camions depuis sa mise en marché en 1998. Le bouton panique, quant à lui, aura aidé à éviter une bonne douzaine d’enlèvements et d’épisodes de piraterie routière (détournement d’un véhicule en menaçant les occupants).
Toutefois, avec ses coûts élevés (4700 $US à l’installation et 17 $US par mois), seuls les détenteurs de compagnies ou de véhicules luxueux peuvent y recourir. Quoi qu’il en soit, Honda met cet équipement en série et bon nombre de compagnies d’assurance pakistanaises donnent des réductions sur les primes. Le fondateur de Trakker, Jameel Yussuf, dit pourtant commencer à peine à faire des profits. Il espère conquérir le marché de la protection automobile en Arabie Saoudite.
Yussuf n’est pas inconnu dans la lutte électronique contre le crime. Il a fondé en outre une organisation pour assister la police pakistanaise en lui fournissant de l’aide électronique. De plus, il a aidé à retracer les meurtriers du journaliste américain Daniel Pearl en utilisant un ordinateur pour analyser des données de communications cellulaires.