Le Lézard

Les prédateurs sexuels envahissent Internet


L’affaire glace le sang ! Deux hommes planifiaient d’enlever une fillette, de la violer et de la marquer au fer rouge avant que la police, alertée par un internaute, ne mette fin à leur terrible projet. On apprend en même temps que MySpace vient de supprimer les pages de plusieurs milliers de pédophiles qui s’y sont inscrits. Quand les pervers sexuels tissent leur toile en ligne, la communauté virtuelle frémit !



Deux pères de famille français, âgés d’une cinquantaine d’années, utilisaient le clavardage pour planifier un crime horrible. Ils souhaitaient enlever une petite fille à la sortie d’une école, la séquestrer pendant tout un week-end, la violer, la torturer, et ne la relâcher qu’après l’avoir marqué au fer rouge de la lettre S pour qu’elle n’oublie jamais qu’elle leur a été soumise. Ils ne l’auraient toutefois libérée que s’ils avaient eu la certitude qu’elle ne saurait les reconnaître… Fort heureusement, l’un des deux hommes, surnommé Diablo, venait à peine de découvrir Internet. Son manque d’expérience a permis à un internaute domicilié en Belgique de prendre connaissance de ses échanges avec son complice qui répondait sous le pseudonyme d’Heliot. La police belge a alors été prévenue, et elle a demandé à l’un de ses fonctionnaires de s’infiltrer dans la discussion qu’entretenaient les pédophiles. Le policier a mis les deux hommes en confiance dans le but de pouvoir obtenir des preuves concrètes qui permettraient de les inculper, puisque les seules conversations virtuelles et l’intention de commettre un crime ne sont pas condamnables.

L’enlèvement devait initialement avoir lieu en Belgique. Les deux hommes vivent toutefois en France, l’un à Nice, l’autre à Rouen. Les polices belge et française ont donc travaillé de concert pour mener leur enquête. Elle a finalement abouti le 11 mai dernier lorsque le Rouannais a invité l’infiltré à venir visiter le local dans lequel la fillette devait être tenue en captivité. Le projet sortait ainsi du délire virtuel, ce qui a permis l’inculpation d’un des deux comploteurs. Le deuxième a été arrêté alors qu’il s’apprêtait à commettre une agression sexuelle sur une autre fillette. Tous deux sont passibles d’une peine de prison de dix ans. Et quelque part, entre Bruxelles et Nice, une petite fille peut dormir tranquille…

La police a utilisé la technique de l’infiltration, légalisée en Belgique en 2006 afin de permettre à ce pays de se doter d’armes virtuelles qui permettraient d’éviter d’autres affaires Dutroux. Il faudra toutefois l’acceptation des internautes de cette forme d’intrusion dans la vie privée, et surtout la coopération des corps policiers et des hébergeurs de sites du monde entier, pour que cette méthode puisse réellement devenir efficace à plus grande échelle. MySpace prouve toutefois qu’Internet n’est pas encore entièrement prêt à franchir ce pas… En décembre 2006, il a été prouvé que plusieurs milliers de prédateurs sexuels déjà condamnés par la justice utilisaient MySpace pour y nouer des contacts avec de potentielles victimes. Huit États américains ont demandé à News Corp, propriétaire de MySpace, d’identifier les pédophiles, de supprimer leurs pages et de collaborer avec la police afin de mettre à jour leurs possibles méfaits. Ils donnaient aux responsables du site jusqu’au 29 mai pour répondre à leur requête. MySpace n’a toutefois pas attendu jusque-là pour faire savoir qu’elle n’acceptera pas de donner la liste des délinquants sexuels, à moins que la cour ne le lui ordonne. Les lois fédérales et locales l’empêcheraient de divulguer les noms, selon ce que déclare Hemanshu Nigam, le responsable de la sécurité de cette populaire communauté virtuelle. Le site prouve toutefois sa volonté de combattre le fléau que représente l’utilisation de ses pages à des fins criminelles. Plusieurs milliers de profils créés par des délinquants fichés par la police ont en effet été supprimés ces derniers jours.

Les États-Unis recensent actuellement près de 600 000 prédateurs sexuels. Les pages de ceux d’entre eux qui s’affichaient sur MySpace ont été vérifiées manuellement avant leur suppression. On mesure alors tout le chemin qu’il reste à parcourir pour empêcher qu’Internet ne devienne un terrain de jeu miné pour les enfants du monde entier…

Publié le 18/05/2007 à 06h00 par Béatrice André


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