Un tournoi de poker avait lieu cette semaine à Vancouver et opposait deux joueurs professionnels, Phil Laak et Ali Eslami, contre un ordinateur équipé du programme Polaris développé par des chercheurs en intelligence artificielle de l’Université d’Alberta. Les deux champions l’ont remporté de justesse cette fois-ci.
Pour certains joueurs invétérés, il est pensable qu’un ordinateur puisse battre un humain au poker, sans plus. Mais le temps n’est pas très loin où l’ordinateur dominera au poker et deviendra imbattable, tout comme il l’est devenu aux jeux d’échecs et de dames.
Les chercheurs s’intéressent maintenant au poker puisque les échecs et les dames ne représentent plus de défi pour eux. Les scientifiques admettent qu’il est plus difficile de développer un programme basé sur l’intelligence artificielle pour le poker que ce ne l’est pour les échecs, compte tenu des cartes cachées détenues par les autres joueurs et leur capacité à bluffer. De ce fait, la programmation de l’ordinateur doit donc faire appel à des stratégies et des algorithmes très différents.
Si durant les parties d’échecs le tout se déroule dans le silence, il en était différent dans cette confrontation de poker. Contrairement à une partie entre humains, durant laquelle un bon « poker face » est essentiel pour espérer gagner, dans cette compétition les joueurs humains ne s’empêchaient pas de gesticuler et de formuler des commentaires sur le jeu de l’ordinateur au grand plaisir de l’assistance. Le tout s’est déroulé dans une ambiance festive.
La première partie est considérée comme nulle, les gains de part et d'autre sont passablement égaux. La deuxième partie a été remportée par Polaris et les deux dernières parties ont été remportées par les humains.
Forts de l’expérience acquise durant cette compétition, les scientifiques retourneront à l’université pour parfaire la programmation du système Polaris et possiblement gagner contre les humains lors de la prochaine compétition.