Mercredi, devant une Cour du Michigan, SCO a subi un dur revers dans la poursuite qu'elle avait intentée contre Daimler-Chrysler au sujet de la dispute entourant l'utilisation par le constructeur automobile du système d'exploitation Unix. Il a fallu moins de 20 minutes au juge de la Cour pour statuer que la poursuite de SCO était non-fondée et que la preuve apportée concernant la violation d'un accord entre les deux sociétés concernant Unix n'avait pas été démontrée.
SCO, qui avait lancé cette poursuite en mars, soutenait que Daimler-Chrysler avait violé un accord vieux de plusieurs années selon lequel le constructeur automobile payait des redevances pour l'utilisation du logiciel d'exploitation. Daimler-Chrysler a toutefois soutenu, tout au long de l'audition, qu'il ne pouvait pas y avoir d'accord pour un système d'exploitation qui n'est plus utilisé depuis longtemps; qui plus est, aucune composante-clé d'Unix n'est intégrée dans les systèmes informatiques de la compagnie.
Daimler-Chrysler n'est pas la seule société contre qui SCO a intenté des poursuites. Dernièrement, IBM, Novell et Red Hat se sont retrouvées dans la mire de SCO, qui prétend qu'une partie des codes sources d'Unix ont été intégrés frauduleusement à Linux et que ceci constituerait une violation de la propriété intellectuelle des produits de SCO.
La propriété intellectuelle de tous ces codes sources est largement disputée par plusieurs compagnies dont Novell, qui a également lancé une série de poursuites contre SCO, appuyée par IBM. Dernièrement, SCO a rendu publiques certaines parties de ce qu'elle considère comme étant de la propriété intellectuelle volée à son entreprise, mais demeure parcimonieuse en révélant ces informations au compte-goutte.
Certains y voient là une tentative de ralentir la progression commerciale que Linux a pu gruger en parts de marché ces dernières années. En effet, l'alliance IBM-Novell annoncée à l'automne 2003 témoigne de l'effort constant fait par l'industrie afin de développer une alternative moins coûteuse aux produits de Microsoft, puisque SCO est connu pour être largement appuyé financièrement par Microsoft dans sa guerre contre ses concurrents linuxiens.