Jeux électroniques ou de hasard ?

En voulant faire la guerre aux jeux et paris illégaux, le Parlement grec a voté une loi qui porte un dur coup à tous les jeux électroniques, qui sont maintenant interdits au pays. Et ce n’est pas pour rien qu’on prend la peine de spécifier qu’ils le sont tous.



Depuis le 29 juillet dernier, la loi 3037 rend illégaux en Grèce tous les jeux à «mécanismes électroniques ou des logiciels» utilisés dans des lieux publics. Ne sont exemptées que les machines «ne fonctionnant pas à l’électricité» comme les baby-foot. Aucune précision n’est donnée sur le genre de terminal ou de dispositif banni, mais sont compris les jeux pour ordinateurs personnels, pour les consoles portables (Game Boy, etc.) et pour les téléphones portables. Les sanctions s’appliquent autant pour l’utilisation que pour la détention.

Selon le quotidien grec Kathimerini, la loi est aussi générale parce que «le gouvernement a admis être incapable de distinguer les jeux vidéo inoffensifs des machines de jeu illégales». Ainsi, les cybercafés pourraient fermer et recevoir des amendes si un de leurs utilisateurs utilise ne serait-ce qu’un jeu sur Internet ou le Solitaire de Windows. Même les touristes pourraient recevoir, comme les Grecs, des peines d’emprisonnement de 1 à 12 mois ou des amendes de 5000 à 75000€ s’ils ignorent les avertissements des ambassades et qu’ils amènent leurs jeux.

Les joueurs grecs, les adeptes des jeux en réseau de même que l’industrie sont stupéfaits et en colère contre cette loi inadéquate, injuste et dont le vote a été des plus expéditifs. De plus, des qualifications de Reload pour le tournoi CPL Oslo 2002 prévus pour le 6 septembre ont été annulées. Le plus choquant de cette annulation est que ces qualifications étaient les premières à se tenir en Grèce. Une pétition et des informations sont disponibles sur le site Gameland, des manifestations sont prévues et l’industrie grecque des jeux électroniques porte l’affaire en Cour de Justice européenne.