Lorsqu’un journaliste choisit un titre pour un article qui sera publié dans un journal, il le fait généralement dans le but de capter l’attention du lecteur : une phrase courte, ayant du style, et qui n’informe pas toujours sur le sujet du texte. Que se passe-t-il maintenant que les articles sont publiés à la fois sur papier et en ligne?
Depuis plusieurs années, la plupart des quotidiens publient également une grande partie de leurs articles sur des portails Web. Alors qu’auparavant les journalistes ne devaient choisir leurs titres qu’en fonction de leurs lecteurs, ils doivent dorénavant faire face à une nouvelle réalité : que dira le robot de Google ou de Yahoo de leurs titres drôles, inventifs ou pleins d’esprit lorsque viendra le temps de classer les articles dans les résultats des moteurs de recherche? Lorsqu'on sait que plus de 30 % des visiteurs des sites de nouvelles viennent de ces moteurs, on ne peut pas négliger cet aspect.
D’une part, Lou Ferrera, l’éditeur de
The Associated Press, limite les titres à paraître en ligne à moins de 40 caractères pour qu’ils soient adaptés aux moteurs de recherche tout en avantageant les petits écrans. Ferrera se dit par contre conscient que cette limitation est un frein à la créativité. D’autre part, plusieurs experts s’entendent pour dire que les journalistes pourraient facilement garder leurs titres, les robots des moteurs indexant la plupart du temps les 100 premiers mots des articles. Les journalistes auraient seulement à revenir à la base du journalisme, c’est-à-dire utiliser le principe de la pyramide inversée en donnant les informations les plus importantes en début d’article et en les développant par la suite. Ils n’auraient ainsi pas besoin d’adapter leurs articles, car si l’indexation de ceux-ci dans les moteurs de recherche est importante, il ne faut pas qu’elle en guide la rédaction.