La vente d’informations numériques confidentielles et privées explose en Russie et si les problèmes de piratage informatique les plus visibles sont ceux reliés aux trafics de musiques et de films, le commerce de données confidentielles, plus réduit en volume, n'en est pas moins présent, visible et accessible.
C’est en tout cas le constat qu’effectue un journaliste du quotidien canadien le "Globe and Mail" après un reportage des plus percutants sur le marché Gorbushka de Moscou. Se présentant comme un acheteur étranger, il tente de se procurer des informations confidentielles contenues dans des disques durs et cela marche.
Transferts bancaires volés
En 15 minutes et un coup de téléphone, le journaliste rencontre plusieurs intermédiaires qui lui proposent des données volées :
Un disque dur contenant des transferts d’argent de la banque centrale russe pour 1500$. Ces données auraient été volées en début d’année et auraient été revendues à différentes compagnies privées cherchant des informations sur leurs concurrents.
Un fichier contenant des déclarations d’impôts, avec les revenus et adresses des contribuables pour 250$. Ce type de fichier permet aux membres du crime organisé de choisir des victimes en fonction de leurs revenus. La semaine dernière, la résidence de Mikhail Pogosyan, le patron de la firme d’aéronautique Sukhoi, était cambriolée. Sa première réaction fut de rendre responsable de cet acte des criminels qui tireraient leurs sources des nombreuses informations qui circulent sur le marché noir de l’information numérique russe.
45$ pour une liste d’abonnés à une compagnie de téléphone mobile.
100$ pour une base de données des véhicules enregistrés dans la région de Moscou avec les noms des propriétaires, leurs adresses, leurs numéros de téléphone, la description de leurs véhicules et le numéro de plaque.
Après vérification, le journaliste du «Globe and Mail » confirme qu’au moins une partie de la base de données des véhicules est valide et donc utile à des malversations diverses.