Le Lézard
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Sujet : Économie

Assemblées annuelles 2023 : les immenses ressources du capital naturel doivent être transformées en richesses pour financer la croissance verte en Afrique


TUNIS, Tunisie, 01 June 2023 / PRN Africa / -- L'immense potentiel du continent africain en ressources naturelles est sans commune mesure, et de loin, avec les retombées que l'Afrique en tire actuellement. Le capital naturel africain est constitué de masses d'eau douce, d'immenses ressources forestières, de gisements de minerais... sans compter le soleil et l'énergie éolienne.

« Le continent dispose d'un capital humain avec la population la plus jeune du monde comptant 60 % de personnes de moins 25 ans. Environ 75 % des pays africains ont accès à la mer, ce qui offre un énorme potentiel pour une économie bleue qui pourrait contribuer à l'économie mondiale potentiellement à hauteur d'environ 1,5 billion de dollars. » C'est ainsi que le vice-président de la Banque africaine de développement pour l'Électricité, l'Énergie, le Changement climatique et la croissance verte, M. Kevin Kariuki, pose les enjeux. Il s'exprimait lors d'une session des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement à Charm el Cheikh intitulée : « Exploiter le capital naturel pour financer la croissance verte et climatique en Afrique ».

Le ministre zambien des Finances et du Plan Situmbeko Musokotwane abonde dans le même sens : « Nous avons des rivières mais les ménages n'ont pas d'eau chez eux. Si vous n'exploitez pas vos ressources naturelles de manière adéquate pour les transformer en richesses, vous resterez pauvre. »

Le changement climatique n'est pas la seule contrainte à la bonne gestion du capital naturel. Le continent perd quelque 195 milliards de dollars à cause des flux financiers illicites, de l'exploitation minière et forestière illégale, du commerce d'espèces sauvages, de la pêche non réglementée, de la dégradation de l'environnement et d'autres activités, a déploré M. Kariuki.

Des mesures urgentes s'imposent pour s'attaquer aux pertes liées à ces activités, et pour soutenir la transition vers une croissance verte.

M. Kariuki a ainsi recommandé « d'améliorer la gouvernance du capital naturel, la coopération régionale, le commerce intra-africain, la transparence dans la négociation des contrats sur une base équitable pour permettre à l'Afrique de tirer profit de son potentiel de croissance verte. »

La gestion des ressources fossiles doit également faire partie de la réflexion, estime Alain Tchizobo, économiste en chef à la Banque ouest-africaine de développement. Les énergies fossiles sont abondantes en Afrique : faut-il les abandonner ou s'inscrire dans un processus de transition énergétique ? a-t-il lancé. « Il faut trouver un équilibre entre les urgences et les priorités et s'inscrire dans le long terme », nuance-t-il.

Les défis sont aussi liés à la gestion des catastrophes et aux risques induits. Ibrahima Cheikh Diong, sous-secrétaire général des Nations unies et directeur général du groupe African Risk Capacity, a insisté sur la capacité de réaction, car « en cas de catastrophe, chaque minute compte, et le financement doit être disponible au plus tard deux semaines après. »

Selon M. Diong, une gestion des données sur les catastrophes, la modélisation des risques pour une réponse plus complète ainsi que des systèmes d'assurance pour les micro-entrepreneurs et les petits exploitants sont nécessaires pour mieux gérer les réponses du continent. « Il faut rendre accessibles des systèmes d'alerte rapide qui ont permis de sauver environ 5 000 personnes à Madagascar », a-t-il témoigné.

Les pays africains doivent également bâtir des synergies régionales et continentale, recommande M. Musokotwane, car la guerre en Ukraine a été le révélateur de la grande dépendance des pays du continent vis-à-vis du blé extérieur. D'autres pays importent de la viande de boeuf et du poulet jusque depuis le Brésil, a-t-il indiqué.

« Le moment est venu de changer : comment la Corée du Sud et Taiwan qui n'ont pas nos ressources peuvent transformer nos produits et nous les revendre dans nos marchés ? Une ressource non transformée reste un potentiel », a ajouté Situmbeko.

Le changement climatique doit être le catalyseur des mesures d'adaptation, permettant de transformer les contraintes en opportunités, a plaidé Mme Lekhethe Mmakgoshi, directrice générale adjointe du Trésor public sud-africain. « Nous avons une industrie automobile dynamique produisant des voitures fonctionnant aux carburants fossiles. Mais avec le changement climatique, nous devons restructurer notre industrie et commencer à produire des voitures électriques », a-t-elle prédit, estimant que la transformation de l'industrie automobile du continent est bénéfique pour impulser une croissance verte.

La Banque africaine de développement oeuvre à une transformation similaire pour l'agriculture, a rappelé Mme Beth Dunford, vice-présidente pour l'Agriculture, le Développement social et humain. « La Banque africaine de développement a mis en place le programme Technologies pour la transformation de l'agriculture en Afrique pour transformer les terres non cultivées ou sous-cultivées en espaces de culture avec des rendements élevés. L'utilisation des ressources naturelles doivent être faite dans une perspective de croissance économique. Parce que quand les agriculteurs font une utilisation judicieuse des ressources, cela renforce la résilience et le développement inclusif en Afrique », a -t-elle lancé.

SOURCE Groupe de la Banque africaine de développement (BAD)


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