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Coup d'envoi du 10e Sommet mondial annuel sur la sécurité des patients, la science et la technologie


Les experts en sécurité des patients du monde entier ont appelé à renforcer la lutte contre les préjudices évitables dans le secteur des soins de santé lors du premier jour du 10e Sommet mondial annuel sur la sécurité des patients, la science et la technologie, organisé par la Patient Safety Movement Foundation (PSMF).

Le Dr Michael Ramsay, directeur général de la PSMF, qui célèbre son 10e anniversaire, s'est exprimé quant à l'importance d'une disponibilité accrue des données hospitalières relatives aux erreurs médicales et le rôle que cela pourrait jouer dans la réduction des préjudices. « Je suis très optimiste et je pense que nous allons véritablement observer une différence dans le domaine des soins de santé », déclare-t-il. « La technologie évolue. Nous recueillons désormais des données concrètes. Nous avons accès aux résultats dans les hôpitaux. Nous sommes tous des êtres humains, nous sommes tous un peu compétitifs et je pense que nous réagissons aux données. Cela fera la différence. »

Dans son discours liminaire, Don Berwick, MD, MPP, FRCP, ancien administrateur de l'Agence fédérale du département américain de la santé et des services sociaux (Centers for Medicare and Medicaid Services), souligne qu'un patient hospitalisé sur quatre subit des préjudices à la suite des soins qu'il reçoit.

« Les soins de santé ne sont pas du tout sûrs », déclare Berwick. « Un nombre important de problèmes liés à la sécurité des patients pourrait être éliminé. Une partie des hôpitaux de ce pays ont supprimé certains types d'infections et presque éliminé le risque de pneumonie associé aux respirateurs artificiels. »

Selon Berwick, les systèmes de santé peuvent s'inspirer de nombreuses pratiques de sécurité mises en oeuvre avec succès par l'industrie aéronautique. « Aujourd'hui, il faudrait voyager sans interruption sur un vol commercial pendant plus de 6 000 ans pour avoir un risque sur deux d'être blessé en tant que passager », déclare-t-il. « Globalement, cela signifie que vous êtes plus de deux millions de fois plus en sécurité dans un siège d'avion que dans un hôpital. »

Jannicke Mellin-Olsen, ancienne présidente de la World Federation of Societies of Anesthesiologists, a demandé dans son discours liminaire qu'un plus grand nombre de services de santé impliquent les patients et les familles des victimes afin de contribuer à de meilleures pratiques. « L'implication signifie que le patient doit se faire entendre à tous les niveaux du service », déclare-t-elle.

Le premier jour du Sommet, Sir Liam Donaldson, ancien responsable des questions médicales auprès du gouvernement britannique, s'est exprimé sur l'impact de la Covid-19 sur la sécurité des patients et sur la façon dont la pandémie a mis en évidence un manque de résilience dans nos structures de soins de santé. « La sécurité des patients n'a pas été suffisamment prise en compte dans la planification de la pandémie qui a précédé la Covid », déclare Donaldson. « Les lacunes dans la mise en place d'unités de lutte de haut niveau contre les infections ont affecté à la fois les soignants et les patients. Nous nous sommes également heurtés à des problèmes de transitions de soins, qui ont considérablement affecté les patients âgés et entraîné la propagation du virus dans les maisons de retraite. Cela aurait dû faire partie de notre réflexion du point de vue de la sécurité des patients. »

Neelam Dhingra, qui dirige l'Initiative transformatrice phare de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), a souligné la nécessité d'améliorer la sécurité des patients dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Dhingra a fait remarquer que dans l'enquête menée par l'OMS auprès de 102 pays en 2022, seuls 27 % d'entre eux avaient élaboré un plan d'action national pour la sécurité des patients et 18 % seulement s'étaient fixé des objectifs nationaux pour réduire les dommages liés aux médicaments.

« Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, nous sommes encore très loin des procédures les plus simples en matière de sécurité des patients », déclare Dhingra. « Les études réalisées dans ces pays sont limitées, mais les estimations dont nous disposons suggèrent qu'au moins cinq patients meurent à l'hôpital chaque minute. Cela signifie que le poids des dommages dans les soins de santé est largement sous-estimé. »

Konrad Reinhart, président fondateur de la Global Sepsis Alliance, a insisté sur la nécessité de continuer à sensibiliser le public sur la septicémie et d'inciter les hôpitaux à se conformer aux meilleures pratiques. « Compte tenu du fait que le nombre de décès liés à la septicémie est plus élevé que celui dû au cancer dans le monde, le potentiel de réduction des dommages est immense », déclare-t-il.

Peter Pronovost, défenseur mondialement reconnu de la sécurité des patients, Stephanie Mercado, présidente-directrice générale de la National Association for Healthcare Quality, et Peter Lachman, qui dirige le Programme de bourses de la PSMF, ont également pris la parole. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, s'est quant à lui exprimé dans un message vidéo préenregistré.

Les tables rondes ont été présidées par des membres du Conseil présidentiel sur la science et la technologie qui ont présenté leur prochain rapport sur la sécurité des patients, ainsi que par des responsables du secteur de la santé qui ont évalué le potentiel de l'analyse prédictive et de l'intelligence artificielle pour améliorer la sécurité des patients.

D'autres tables rondes ont traité de sujets allant de la nécessité de l'implication des patients et des familles dans les soins de santé à des propositions pour la création d'un Conseil national pour la sécurité des patients. Le programme de la journée s'est achevé par une projection privée du documentaire HBO Bleed Out.

À PROPOS DE LA PATIENT SAFETY MOVEMENT FOUNDATION

En 2012, Joe Kiani a créé la Patient Safety Movement Foundation (PSMF), une fondation à but non lucratif, pour éliminer les erreurs médicales évitables dans les hôpitaux. Son équipe a travaillé avec des experts de la sécurité des patients du monde entier pour créer des pratiques fondées sur des preuves applicables (Actionable Evidence-Based Practices, AEBP) répondant aux principales difficultés. Les AEBP sont accessibles gratuitement en ligne pour les hôpitaux. Les hôpitaux sont encouragés à s'engager formellement à atteindre l'objectif de ZÉRO décès évitable, et les entreprises de technologies de santé sont invitées à signer l'Open Data Pledge pour partager leurs données afin de permettre le développement d'algorithmes prédictifs capables d'identifier les erreurs avant qu'elles ne deviennent fatales. Le Sommet mondial annuel sur la sécurité des patients, la science et la technologie de la Fondation rassemble toutes les parties prenantes, notamment des patients, des prestataires de soins de santé, des entreprises de technologie médicale, des employeurs du secteur public et des payeurs du secteur privé. La PSMF a été créée grâce au soutien de la Masimo Foundation for Ethics, Innovation, and Competition in Healthcare. Pour de plus amples renseignements, consultez le site psmf.org.

Le texte du communiqué issu d'une traduction ne doit d'aucune manière être considéré comme officiel. La seule version du communiqué qui fasse foi est celle du communiqué dans sa langue d'origine. La traduction devra toujours être confrontée au texte source, qui fera jurisprudence.


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