Le manque d'eau potable, d'assainissement et d'hygiène pèse négativement sur la dignité, la sécurité, la santé et l'éducation des individus, mais aussi sur le potentiel économique de la société. Il est au coeur du « capital humain » ? de la génération de travailleurs actuelle, et de celles à venir. Et pourtant, le sujet de l'hygiène n'a jamais été en tête des priorités à l'ordre du jour politique. Cela doit changer. Des efforts plus globaux doivent être entrepris afin d'établir un lien entre hygiène et résultats politiques et de définir un retour sur investissement afin de stimuler le changement politique. Il est évident que la situation progresse à l'échelle internationale, mais il reste encore beaucoup à faire.
Telle est la conclusion d'un collectif de 32 experts dans leurs domaines respectifs de la santé et des politiques de santé, dont beaucoup provenant de pays à revenu faible ou moyen, à l'issue d'une table ronde organisée et animée par le Reckitt Global Health Institute (RGHI) et le cercle de réflexion international Chatham House. Les discussions se sont déroulées devant la Commission pour la santé universelle de Chatham House, à son programme jusqu'en 2024 et présidée conjointement par Helen Clark, ancienne première ministre de Nouvelle-Zélande, et Jakaya Kikwete, ancien président de Tanzanie.
Le collectif avait été convié à discuter de sujets divers et variés de grande importance au forum « Modifier les comportements d'hygiène : éléments essentiels des soins de santé universels ? ». L'échange de propos s'est déroulé selon la règle de Chatham House. Les participants étaient libres d'utiliser les informations reçues, mais ni l'identité ni l'appartenance du ou des interlocuteurs, ni celles des autres participants, ne pouvaient être divulguées.
Le panel de spécialistes, qui comprenait des politiciens, des décideurs politiques, des universitaires, des médecins, des comportementalistes ainsi que des représentants d'organismes de bienfaisance internationaux et de ministères de la santé, a conclu à la nécessité d'investir au-delà de la recherche. Dans un premier temps, pour mettre en place des interventions d'hygiène qui soient réalisables et évolutives ; dans un second temps, pour créer une « demande » de la part des communautés, qui feront pression sur les gouvernements afin qu'ils mettent à leur disposition des infrastructures d'hygiène.
Simon Sinclair, Directeur exécutif de RGHI, a affirmé : « Définir et quantifier l'impact des mesures d'hygiène et réfléchir à leur mise en oeuvre à grande échelle est impératif pour intégrer avec succès l'hygiène aux systèmes de santé nationaux ».
Le groupe a admis que l'hygiène fera toujours partie de la communauté WASH, cependant il est de plus en plus urgent de renforcer sa présence afin que des aspects tels que l'hygiène menstruelle et respiratoire soient abordés au niveau national. Il est primordial de parvenir à une compréhension universelle de l'hygiène dans son acception élargie. L'hygiène doit être vue comme une composante essentielle du programme de soins de santé universel.
Le développement des solutions pharmaceutiques au cours des 20e et 21e siècles a fait oublier l'importance de l'hygiène de base en tant qu'intervention. L'apparition récente des nouveaux coronavirus à l'origine du SRAS, du MERS et du COVID, couplée à l'absence de solutions pharmaceutiques immédiatement disponibles, ont ramené brusquement l'hygiène au premier plan des préoccupations. Alors que les pratiques d'hygiène conventionnelles étaient tournées vers les maladies oro-fécales, la pandémie du COVID a braqué les projecteurs sur les pratiques d'hygiène respiratoire, au-delà de la simple propreté et du lavage des mains, et sur la transmission des infections respiratoires aiguës (IRA).
Et Simon Sinclair de poursuivre : « Les responsables des collectivités à travers le monde ont du pain sur la planche pour démocratiser l'accès à une bonne hygiène. Les Nations unies ont fait de l'accès à l'eau potable, à l'assainissement et à l'hygiène un objectif de développement durable, mais les services d'assainissement atteignaient à peine la moitié de la population mondiale en 2020. Si l'hygiène est considérée comme bénéfique pour la santé depuis longtemps, elle doit maintenant faire partie intégrante des exigences élémentaires pour la construction des systèmes de santé nationaux ».
Les arguments en faveur de l'investissement nécessaire pour que l'hygiène devienne une composante centrale de la santé universelle ont été au coeur des débats et fait l'objet d'un appel à l'action.
Remarques à l'attention des rédacteurs :
Pour télécharger le rapport : site Internet de RGHI
RGHI, fondation à but non lucratif, a vu le jour en 2020 grâce à une subvention pluriannuelle de 25 millions de dollars octroyée par Reckitt. RGHI a pour mission de combler les lacunes importantes dans la recherche en santé et d'améliorer l'accès à l'information qui fera le pont entre épidémiologie, santé publique et changement des comportements.
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