Le Lézard
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Alors que la COVID-19 met en évidence les vulnérabilités dans les chaînes d'approvisionnement mondiales et que la résilience devient une priorité, le rapport du McKinsey Global Institute fournit une estimation du coût actuel des chocs et entrevoit un virage des perspectives manufacturières


? Les industries subissent des perturbations d'une durée d'un mois en moyenne tous les 3,7 ans

? Les entreprises peuvent s'attendre à ce que les perturbations de la chaîne d'approvisionnement éliminent en moyenne 40 pour cent de leurs bénéfices chaque année sur une décennie, tandis que les conséquences sont nettement plus lourdes en cas d'événements extrêmes

? Jusqu'à un quart des flux commerciaux mondiaux pourraient se déplacer vers d'autres pays au cours des cinq prochaines années si les entreprises venaient à restructurer leurs réseaux de fournisseurs et que les gouvernements prenaient des mesures à cet effet. Toutefois, le déplacement des chaînes d'approvisionnement n'est pas nécessairement le seul moyen de renforcer la résilience

NEW YORK, 7 août 2020 /PRNewswire/ -- Des catastrophes naturelles aux cyberattaques en passant par les conflits commerciaux, les perturbations affectant l'industrie manufacturière à l'échelle mondiale sont devenues plus fréquentes et plus sévères. Aujourd'hui, à la lumière de la pandémie de la COVID-19, les entreprises et les décideurs politiques sont en train de revoir leurs méthodes visant à rendre les réseaux de production plus résilients.  

Selon le nouveau rapport Risk, resilience, and rebalancing in global value chains (Risque, résilience et rééquilibrage des chaînes de valeur mondiales) du McKinsey Global Institute (MGI), les enjeux sont considérables. MGI a analysé 23 chaînes de valeur de l'industrie pour évaluer leur exposition à des types de chocs spécifiques, notamment les pandémies, les conflits, les cyberattaques, les guerres commerciales, les catastrophes naturelles et les risques climatiques. En fonction de leur implantation géographique, des facteurs de production et d'autres variables, les industries ne présentent pas toutes le même degré d'exposition à ces chocs.

Sur la base de la fréquence et du coût des perturbations, les scénarios de MGI montrent que les entreprises de la plupart des secteurs peuvent s'attendre à ce que les chocs éliminent en moyenne 45 % de leur bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (BAIIDA) chaque année au cours d'une décennie. Un seul événement extrême pourrait entraîner des pertes financières encore plus importantes. À cet impact sur le résultat net vient s'ajouter le coût supplémentaire de la reconstruction des actifs physiques endommagés, la perte de parts de marché au profit de concurrents qui sont en mesure de poursuivre leurs activités, mais également des dommages sociaux importants comme des pertes de vie, des pertes d'emplois, des pénuries de produits essentiels et des préjudices aux communautés.

La concentration géographique peut souvent créer des goulots d'étranglement dans la chaîne d'approvisionnement en cas de choc. En effet, MGI a recensé 180 produits qui sont principalement exportés d'un seul pays, soit un volume d'échange d'une valeur de 135 milliards de dollars par an. D'autre part, bien que les grandes multinationales comptent des milliers de fournisseurs, la plupart d'entre elles ont peu de visibilité au-delà du premier rang de ces réseaux étroitement interconnectés.

Entre 15 et 25 % des flux commerciaux mondiaux pourraient être déplacés à moyen terme

Les entreprises vont-elles restructurer leurs chaînes d'approvisionnement pour se protéger ? Selon le rapport, oui et non. On peut en effet établir une logique économique concernant la manière dont les chaînes de valeur de l'industrie ont évolué. Compte tenu de l'échelle, de la complexité et de l'interdépendance des chaînes de valeur, elles ne sont pas aussi simples à déplacer qu'on ne pourrait généralement le croire.

MGI estime que 15 à 25 pour cent des exportations mondiales de biens, soit 2,9 à 4,6 billions de dollars en termes de valeur annuelle, pourraient vraisemblablement se déplacer vers de nouveaux pays au cours des cinq prochaines années. Cette hypothèse est fondée sur des facteurs économiques tels que le coût de délocalisation de la production, mais aussi sur des facteurs non économiques, tels que le changement de politique des gouvernements pour promouvoir la production nationale de biens jugés essentiels ou importants pour la sécurité économique du pays.

« La perspective d'un rééquilibrage géographique d'envergure dans les chaînes d'approvisionnement mondiales représente à la fois un risque pour les entreprises et les pays éventuellement perdants, mais aussi une opportunité potentiellement importante pour ceux qui parviennent à capter une part de cette production. Cela pourrait avoir des conséquences importantes sur la croissance future et les perspectives d'emploi », a déclaré une associée du McKinsey Global Institute, Susan Lund. « Or les chaînes d'approvisionnement touchent des milliers d'entreprises indépendantes reflétant une spécialisation, l'accès aux marchés de consommation dans le monde entier, des coûts irrécupérables importants et des relations de longue date. La délocalisation n'est pas une tâche simple », ajoute-t-elle.

Pour attirer plus d'activités manufacturières, les pays doivent développer des écosystèmes de fournisseurs solides, des compétences de main-d'oeuvre spécialisées, une infrastructure robuste et un environnement commercial attractif.

Les entreprises peuvent prendre une panoplie de mesures pour renforcer la résilience et plusieurs d'entre elles ne renoncent pas à l'efficacité

Cependant, la résilience ne se limite pas à changer le lieu de fabrication des biens. Les choix opérationnels et la structure du réseau de fournisseurs d'une entreprise peuvent accroître ou réduire la vulnérabilité aux perturbations. Les pratiques courantes telles que l'approvisionnement auprès d'un seul fournisseur, le recours à des intrants personnalisés avec peu de substituts et le fait de s'endetter substantiellement peuvent amplifier l'impact financier d'un choc si elles ne tiennent pas compte des niveaux de risque actuels.

Parmi les mesures que les entreprises peuvent prendre, on citera la cartographie détaillée des sous-niveaux de leurs chaînes d'approvisionnement et leur mise en relation numérique pour une meilleure transparence, le renforcement de la capacité de flexibilisation de la production sur plusieurs sites, l'augmentation des stocks?ainsi que le renforcement de leurs bilans.

La pandémie de la COVID incite les agents à agir à un moment où les structures de coûts changent d'un pays à l'autre et où les technologies numériques révolutionnaires sont en train de gagner du terrain au sein de l'industrie manufacturière mondiale.

« Les chocs dans la chaîne d'approvisionnement ne sont pas un phénomène nouveau. Cependant, l'expérience de la COVID a permis aux entreprises de se rendre compte qu'elles doivent faire davantage pour minimiser leurs risques », a déclaré l'associée principale et directrice mondiale des pratiques opérationnelles chez McKinsey, Katy George. « Dans le passé, la résilience s'est souvent imposée au détriment de l'efficacité. Or ce ne devrait plus être le cas aujourd'hui. Les entreprises disposent aujourd'hui de nouveaux outils pour adapter leurs activités et les rendre plus agiles. Grâce à ces outils, elles peuvent devenir à la fois plus résilientes et plus productives », ajoute-t-elle.

À propos de MGI Le McKinsey Global Institute (MGI), qui est la branche de recherche sur le commerce et l'économie de McKinsey, a été créé en 1990 pour développer une compréhension plus approfondie de l'évolution de l'économie mondiale. La mission de MGI est de fournir aux dirigeants des secteurs commercial, public et social les faits et les informations sur lesquels fonder leurs décisions de gestion et de politiques. Ayant recours aux outils analytiques de l'économie et aux connaissances des chefs d'entreprise, les études de MGI combinent les disciplines de l'économie et de la gestion. La méthodologie « micro à macro » sur laquelle elles sont basées permet d'examiner les tendances de l'industrie microéconomique pour mieux cerner les grandes forces macroéconomiques affectant la stratégie commerciale et la politique publique. Les études de MGI sont financées par les partenaires de McKinsey. Elles ne sont mandatées par aucune entreprise, aucun gouvernement, ni aucune autre institution. Pour plus d'informations sur MGI et pour télécharger des rapports gratuitement, rendez-vous sur www.mckinsey.com/mgi 

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