Un programmeur de virus courtisé par ses victimes

C’est en développant un vers particulièrement virulent en 2006 que le programmeur chinois Li Jun s’est attiré la faveur de certaines entreprises. On lui a même offert de gros salaires pour se joindre aux entreprises qu’il a infectées. Il aura la chance de choisir l’employeur qui lui conviendra le mieux… une fois sorti de prison!



Pour gagner sa vie, Li Jun, qui peinait à se trouver un emploi, a développé le vers Whboy, aussi connu sous le nom de Fujacks ou « Panda burning joss sticks », puis l’a vendu à différents pirates pour la somme totale de 145 000 yuans (soit environ 19 416 dollars canadiens). Les ventes ont pris fin en février 2007 lors de son arrestation; depuis lors il purge sa peine, une sentence exemplaire de 4 ans, dans un pénitencier chinois à Xiantao. Il y a d’ailleurs développé un outil destiné à nettoyer le vers qu’il a lui-même créé.


Mais voilà qu’une dizaine d’entreprises attendent impatiemment son retour en liberté; on lui a même offert un boulot dont le salaire annuel s'élève à un million de yuans, soit environ 133 924 $CAN. C’est beaucoup plus qu’il n’aurait pu espérer empocher en vendant ses virus. Ce lucratif emploi de directeur des technologies est une gracieuseté de la firme Jushu Technology, basée dans la ville de Hangzhou, qui a pourtant subi de lourdes pertes à cause de ce virus. Ce dernier a pour effet de rendre inutilisable les applications .EXE, changeant leurs icônes par des images de pandas, et de voler de l’information en rapport avec des jeux vidéo.


Certains experts s’inquiètent de l’absence de moralité derrière le fait de récompenser un criminel ayant causé autant de dommages. Graham Cluley, consultant pour la célèbre firme de sécurité Sophos, voit là un acte malsain qui risque d’envoyer un message d’encouragement aux programmeurs de virus de ce monde. N’oublions pas que Li Jun a encore plusieurs années à passer derrière les barreaux avant de pouvoir bénéficier des emplois qui lui ont été offerts...