Après les deux grandes guerres, celle du PC d’IBM versus le Mac d’Apple vers la fin des années quatre-vingts relancée ensuite avec l'arrivée de Microsoft Windows dans les années quatre-vingt dix, voilà qu'une troisième guerre mondiale informatique a été déclarée dans les derniers mois. Cette fois-ci, le champ de bataille est le marché envié des serveurs de moyennes et grandes entreprises. L’armée d’employés et les grandes ressources d’IBM se mettent au service de la communauté du « code source libre ». Avec
la déclaration de Muhammad Ali dans la maintenant fameuse publicité du SuperBowl, la guerre semble avoir été déclarée à la face du monde.
Avec sa gratuité d’acquisition et après avoir proposé un plan de migration de Windows à Linux ainsi que des serveurs Linux pour remplacer progressivement ses serveurs Unix, IBM et la communauté des logiciels libres, celle regroupant les entreprises et utilisateurs de logiciels dont le code est gratuit et accessible (open source), donne des sueurs froides à Microsoft. L’argument du géant dans le passé était que seules les plateformes Microsoft offraient une véritable cohésion entre les différents postes et logiciels. Mais, depuis les dernières années, cet argument s’est avéré de moins en moins vrai puisque Linux a su avancer rapidement dans ce domaine; il offre, entre autres, des interfaces graphiques plus fidèles aux standards adoptés par le géant lui-même en 1994 et une compatibilités aux nouvelles technologies de plus en plus vastes.
Voilà que Microsoft relance IBM et la communauté avec une série de mesures visant à ralentir la poussée de son compétiteur. Parmi ces mesures, on peut compter la sortie à moyen terme de sa prochaine plateforme pour les serveurs et les ordinateurs personnels « Windows Longhorn », du tout nouveau programme de partage du code source, de sa propre campagne médiatique agressive et d'une présence très remarquée au LinuxWorld cette année. Microsoft compte bien vendre cher sa peau.
Laguerre continue sur le marché de l'emploi; la liste des compagnies qui migrent vers Linux s’allonge.
Dans un article de Newsfactor, on apprenait qu’un service d’emplois pour les professionnels de la haute technologie avait 1200 offres pour des programmeurs certifiés Windows contre 845 pour ceux certifiés Linux. Cette statistique démontre que l’écart a beaucoup diminué en faveur des logiciels libres.
Mais une question légitime se pose à la communauté qui supporte Linux : s’il on découvre une faille majeure dans la sécurité de Linux qui est découverte, qui la comble et dans quels délais? À cette question et à bien d’autres, Microsoft peut se venter d’avoir les meilleures réponses. Gageons que Linux saura s’organiser et combler ces manques. Malgré tout, lorsqu'ils l'auront étés, quelle sera la réponse du géant Microsoft? Le futur réserve encore bien des batailles épiques; serait-ce que le temps du monopole serait révolu?