Déclaration à la presse de la Présidente von der Leyen à l'issue de la réunion du cabinet, en présence du Ministre-Président Söder

BRUXELLES, 26 July 2023 / PRN Africa / -- Monsieur le Ministre-Président, cher Markus,

Merci infiniment pour l'invitation à Bayreuth. Et merci pour l'excellent échange que nous venons d'avoir dans le cadre de la réunion du cabinet ministériel.

Chaque intervention permettait de se rendre compte que les questions qui sont à l'ordre du jour au niveau mondial et européen ont des répercussions immédiates sur la Bavière. Qu'il s'agisse de la guerre d'agression menée par la Russie et de la crise énergétique qui en résulte ; de l'insécurité alimentaire ; des questions commerciales ; qu'il s'agisse du rôle moteur de l'Europe dans la lutte contre le changement climatique ; de la question de savoir comment nous pouvons générer une croissance durable ; de la compétitivité de nos entreprises ; de leur accès aux matières premières nécessaires, par exemple... Toutes ces questions traitées au niveau européen et mondial ont une incidence directe sur place.

Il en va de même pour les réponses de l'Europe à des enjeux majeurs tels que la numérisation et la migration. Tout cela a une importance décisive. Pour moi, il a encore une fois été très instructif d'avoir ces échanges intensifs et de voir comme se passe concrètement la mise en oeuvre sur le terrain, avec tous les aspects positifs, mais également les difficultés qui sont présentes. Et cela montre à quel point la coopération est importante.

La force économique des régions est fondée de manière décisive sur un marché intérieur européen solide, qui fonctionne. L'inverse est naturellement vrai, à savoir que l'Union européenne ne peut être forte que si ses régions le sont aussi. Les régions sont influencées de manière directe, naturellement aussi par le positionnement de l'Europe sur la scène mondiale.

L'Union européenne dispose d'un vaste réseau d'accords commerciaux avec 74 pays. Et ce réseau est appelé à s?élargir. Par exemple, nous négocions actuellement, ou venons juste de conclure, des accords avec des partenaires partageant les mêmes principes, tels que le Chili et l'Uruguay. Nous négocions également avec le Mexique et le Mercosur un accord qui est près d'aboutir, en veillant de près à ce que les standards communs élevés soient maintenus. Dans la région indo-pacifique également, il y a des partenaires avec lesquels nous sommes sur le point de conclure. Nous venons de signer un accord avec la Nouvelle-Zélande, nous avons presque achevé les négociations avec l'Australie et nous sommes en pourparlers avec l'Inde, mais également avec des partenaires africains, comme le montre l'accord que nous venons de conclure avec le Kenya au mois de juin.

À la fin de cette semaine, je me rendrai aux Philippines pour renforcer encore notre coopération avec ce pays. Nous recherchons des accords multidimensionnels couvrant un large éventail d'aspects. Cela va de l'accès au marché ? si important pour nos entreprises européennes ? à des normes commerciales modernes. Tout cela revêt au bout du compte une importance décisive pour chaque entreprise exportatrice.

Mais je pars également de Bayreuth avec l'assurance de la détermination de la Bavière à contribuer au leadership de l'Europe sur le marché des technologies propres, et de son fort intérêt à investir dans l'avenir numérique, les réseaux de fibre optique et tout le domaine des semi-conducteurs. Il s'agit d'une question décisive. L'Europe y apporte un soutien très ciblé au moyen de la loi européenne sur les semi-conducteurs. En effet, nous sommes fermement convaincus qu'une croissance solide et une économie durable peuvent aller de pair. Et c'est ce que nous devons prouver tous les jours, y compris dans les domaines de la vie quotidienne.

J'ai rendu compte de la contribution européenne à la question de la migration. Il y a, d'une part, le travail législatif, à savoir notre pacte sur l'asile et la migration, dont je suis convaincue que nous parviendrons à le boucler au cours de cette législature. D'un autre côté, il y a le travail pratique, au moins aussi important, que nous faisons chaque jour pour gérer la migration. Cela va de la question de la route Balkans occidentaux à d'autres concernant les pays riverains de la Méditerranée. Pour vous donner un exemple : nous avons travaillé très activement avec les pays des Balkans occidentaux, afin de pouvoir gérer la route migratoire qui les traverse de manière plus transparente et efficace. Depuis le début de l'année, la migration irrégulière empruntant cette route a été réduite de 25%. Ce résultat a pu être obtenu grâce à un travail très pragmatique

En revanche, la migration irrégulière en Méditerranée a considérablement augmenté depuis le début de l'année. Cela signifie également que là également, nous devons coopérer plus étroitement avec les pays d'origine et de transit. Nous devons investir davantage dans la stabilisation de leur économie et lutter plus résolument, en coopération avec eux, contre la criminalité organisée des passeurs et des trafiquants. C'est la raison pour laquelle nous venons de conclure un accord avec la Tunisie. D'autres accords de ce type devraient suivre.

Il va de soi que l'Ukraine a également joué un rôle central dans nos discussions : son grand courage, sa volonté inébranlable à défendre son pays, et donc les principes du droit international et de la charte des Nations unies, tout cela force profondément le respect. En effet, par son combat, l'Ukraine ne défend pas seulement sa propre existence, mais aussi la base sur laquelle nous avons bâti notre ordre de paix. C'est pourquoi l'Europe, et la Bavière aussi, je le sais, se tiennent durablement et fermement aux côtés de l'Ukraine.

Enfin, nous avons abordé la question transversale de l'importance d'espaces ruraux vitaux pour l'Europe. C'est à juste titre que l'Union européenne investit massivement dans ce domaine. Les aides agricoles classiques et les aides régionales représentent environ la moitié du budget total de l'UE. Mais nous voulons avant tout oeuvrer pour l'attractivité des zones rurales. C'est pourquoi nous investissons à l'échelle de toute l'Europe dans le déploiement du haut débit, afin d'offrir une bonne couverture aux personnes et aux entreprises des régions plus reculées, dans les réseaux 5G, dans l'amélioration des connexions ferroviaires, mais aussi dans le tourisme durable et dans la fourniture de soins de santé de qualité à l'échelle des territoires, pour ne citer que ces aspects.

Il est également important de se concentrer sur l'agriculture. L'Europe promeut massivement des pratiques agricoles modernes, qui respectent la nature tout en stabilisant les rendements. Par exemple, des méthodes de précision sont développées afin que les exploitations puissent sensiblement réduire leur consommation d'eau et d'engrais. Nous accélérons également le développement de variétés végétales résilientes. Celles-ci joueront un rôle central en ces temps de changement climatique. Nous avons besoin de variétés plus résistantes et plus résilientes, capables de supporter des températures plus élevées. Aujourd'hui, nous étions tous d'accord sur le fait que nous voulons parvenir à des améliorations structurelles en coopération avec les agriculteurs, car la protection de la nature et du climat n'est possible qu'en accord avec le secteur agricole.

L'urgence du changement que nous impose le réchauffement climatique touche le monde entier. Il s'agit d'un défi historique. Mais il peut également ouvrir d'énormes possibilités. C'est particulièrement vrai pour des régions innovatrices comme la Bavière.

Je m'arrête là en exprimant encore une fois mes vifs remerciements pour l'accueil chaleureux qui m'a été réservé.

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SOURCE Commission europénne