Le Lézard
Classé dans : Les affaires
Sujet : Économie

L'éducation financière, gage de succès des jeunes entrepreneurs africains


TUNIS, Tunisie, 01 July 2023 / PRN Africa / -- L'entreprenariat n'est pas un long fleuve tranquille. S'engager dans cette aventure, c'est accepter, sans l'avoir forcément prévu, son lot d'incertitudes. Et c'est apprendre, au fil du temps, à les apprivoiser.

Surtout lorsque les temps sont incertains : pandémie, crise climatique et alimentaire, inflation et envolée des prix de l'énergie. Continuer, malgré ces vents contraires, à porter un projet et à le faire prospérer, c'est réussir à surmonter ces incertitudes.

Parce qu'il faut du caractère, faire preuve d'abnégation et nourrir continuellement son ambition, un entrepreneur doit affronter ces obstacles avec la seule certitude - celle qui l'emporte sur toutes - de réussir.

Il faut alors se préparer et, en permanence, questionner son modèle pour se projeter sur son marché, analyser l'avantage comparatif de ce que l'on offre et en mesurer la rentabilité. Ce ne sont ici que quelques éléments, parmi d'autres, d'une complexe équation à multiples inconnues.

« Lorsqu'un ami a décidé de lancer une marque de prêt à porter sans aucune préparation, si ce n'est une simple mise de fonds propres, je l'ai averti du fait qu'un projet doit se préparer et mûrir pour convaincre partenaires, banquiers et consommateurs », raconte Wadii Rais, chargé supérieur du secteur privé à la Banque africaine de développement. Sa fonction lui a permis de constater souvent l'impréparation des porteurs de projets. « À partir de cette expérience personnelle, et au-delà de mes interactions professionnelles, j'ai été interpellé par le manque d'éducation financière des entrepreneurs africains en général », relève-t-il.

En Afrique, l'éducation financière apparaît tardivement dans les parcours académiques. L'accompagnement du processus entrepreneurial - de l'idéation à la mise sur marché - est aussi généralement l'oeuvre d'initiatives publiques éparses, de bailleurs de fonds ou de programmes « RSE (responsabilité sociale des entreprises) » de grands groupes, sans recherche de synergies.

Environ 62 % de la population africaine a moins de 25 ans. On estime que la croissance démographique devrait baisser légèrement pour atteindre 59 % en 2030 et se situer autour de 52 % en 2050. Cette population importante et dynamique de jeunes peut représenter un atout si les questions de chômage, d'éducation et de hausse des inégalités sont prises en charge. Selon le Fonds des Nations unies pour la population, le Produit intérieur brut (PIB) du continent pourrait augmenter de 500 milliards de dollars par an pendant 30 ans si l'Afrique subsaharienne, à elle seule, investissait dans son capital humain.

Selon les prévisions de la Banque africaine de développement, l'Afrique devra créer 20 millions d'emplois par an jusqu'en 2030 pour maintenir le chômage actuel à des niveaux constants. Si la croissance économique a été forte en Afrique sur la dernière décennie, l'urgence de promouvoir une transformation économique inclusive se pose désormais.

Étant donné que les microentreprises et les PME représentent 95 % de l'ensemble des entreprises et génèrent 80 % des emplois en Afrique, elles sont un moyen efficace de lutte contre le chômage croissant des jeunes. Les jeunes entrepreneurs constituent un segment important de ce secteur. Ils sont également plus susceptibles d'embaucher leurs pairs et sont généralement actifs dans les secteurs à forte croissance. Avec les connaissances, les compétences, le mentorat, les ressources financières et les politiques favorables et adéquates, les entreprises dirigées par des jeunes peuvent faire croître les économies et ouvrir des débouchés d'emploi.

« Il faut faire de la pédagogie, sensibiliser dès le plus jeune âge, conseille l'expert du secteur privé. Depuis le lycée avec des modules courts et des stages d'insertion qui ouvrent l'appétit de l'entreprenariat, créent le déclic et suscitent les vocations. » « Entre le secondaire et le supérieur, il faudrait des programmes qui préparent à l'initiative privée. Et ensuite, un relais institutionnel, une sorte de guichet unique, qui donne de la cohérence à tous les programmes publics et privés de soutien à l'entreprenariat », insiste M. Rais.

Un tel dispositif est appelé à « être structuré selon une approche partenariale public-privé. Il peut être porté par des acteurs financiers, tels que les banques commerciales ou les fonds d'investissement, qui mutualiseraient leurs moyens pour déployer une académie dédiée à l'entreprenariat améliorant le profilage du risque et attirant de nouveaux clients dans leur portefeuille », précise-t-il.

Ce lieu dédié permettrait de se professionnaliser dans des domaines comme la stratégie d'entreprise, l'analyse financière, le marketing digital ou encore le droit ; un espace disponible pour être écouté et soutenu, réfléchir collectivement, avoir les codes et le savoir-faire et affiner les manières de réfléchir et d'interagir ; en somme, une boîte à outils qui permet de monter en capacité et en gamme. « Une institution pourrait ainsi aider à lever des fonds en même temps qu'à préparer l'éligibilité de projets à des financements spécifiques portés, par exemple, par des considérations sociales et environnementales. Il en va de la crédibilité de l'entrepreneur et de la confiance que peuvent lui porter des tiers financiers », ajoute M. Rais.

C'est tout le sens de l'initiative du président du Groupe de la Banque africaine de développement visant à créer des banques d'investissement pour soutenir l'entrepreneuriat des jeunes en leur facilitant l'accès au financement et coordonner les interventions des acteurs et des partenaires financiers et non?financiers, grâce à un soutien plus efficace.

« Nous devons inciter les jeunes à aller au?delà de la recherche d'emploi. Nous devons libérer l'esprit d'entreprise et les capacités des jeunes à créer des emplois, avait déclaré le président Adesina lors d'une rencontre internationale. Nous devons faire croître, financer et soutenir les succès à grande échelle des entreprises dirigées par des jeunes en Afrique. »

« Cette approche permettrait enfin de couvrir tout le spectre en matière d'éducation financière avec des résultats bien tangibles. Cela aurait notamment évité à un jeune entrepreneur d'apprendre à ses dépens, avant de recommencer sur de bonnes bases, et avec toute la préparation nécessaire qui lui a finalement permis de s'installer sur le marché du prêt-à-porter et de créer de la valeur et de l'emploi », conclut l'expert de la Banque africaine de développement.

SOURCE Groupe de la Banque africaine de développement (BAD)


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