Le Lézard
Sujets : Droit / Problèmes légaux, MAT

DEMANDE D'ACTION COLLECTIVE AUTORISÉE CONTRE LE CENTRE DE SERVICES SCOLAIRE DE L'OR-ET-DES-BOIS


VAL D'OR, QC, le 31 mai 2023 /CNW/ - Une demande d'action collective visant le Centre de services scolaire de l'Or-et-des-Bois pour les agressions sexuelles commises par l'ex-enseignant Jean-Pierre Colas est autorisée par la Cour supérieure. L'individu, aujourd'hui décédé, a été enseignant de français et entraîneur de water-polo à la Polyvalente Le Carrefour de Val d'Or entre 1972 et 1993. Il s'agit de la première action collective autorisée contre un Centre de services scolaire francophone du Québec pour une affaire d'agressions sexuelles par un enseignant. L'autorisation de cette action collective et l'issue du procès seront à surveiller, car cela ouvre la voie à ce que les Centres de services scolaires du Québec, en tant qu'employeurs, soient tenus responsables de leur laxisme en matière de sécurité des enfants dans des cas d'agressions sexuelles dénoncées.

Agression dénoncée et banalisée
La Demanderesse et représentante des victimes Jacinthe Boisvert St-Laurent, qui a aujourd'hui 52 ans, a été agressée sexuellement en 1987, alors qu'elle avait 17 ans, par l'enseignant de français Jean-Pierre Colas de la Polyvalente le Carrefour de Val-d'Or, en Abitibi. Cette agression sexuelle a pris la forme de pénétrations anales initiées par Colas sur la personne de la Demanderesse. La mère de la victime a dénoncé la situation à un dirigeant de la Polyvalente le Carrefour de Val d'Or quelques jours après l'agression. Ce dernier avait alors confirmé que cette problématique entourant l'enseignant était bien connue de la Polyvalente mais que rien ne pouvait être fait. L'enseignant a conservé ses fonctions jusqu'à ce qu'il soit reconnu coupable d'agression sexuelle sur un autre élève en 1993.

Appel aux victimes
Au moins trois à six victimes de Jean-Pierre Colas ont pu être identifiées suivant les divers documents de Cour obtenus par la Demanderesse Jacinthe Boisvert St-Laurent. Cette dernière a choisi d'agir à visage découvert afin d'inciter les autres victimes de Jean-Pierre Colas à contacter ses avocat-e-s et à s'inscrire à la présente action collective.

« L'autorisation de l'action collective est un premier pas vers la justice. Mes avocats ont reçu des informations comme quoi il y aurait d'autres victimes, qui auraient vécu des agressions sexuelles par l'enseignant Jean-Pierre Colas entre 1972 et 1993. J'appelle toutes les victimes à se rallier. L'agresseur est décédé aujourd'hui, mais l'employeur savait à l'époque qu'il avait des contacts inappropriés avec des élèves et les gestes ont été ignorés. Nous n'avons pas été protégés. L'employeur savait déjà, avant mon agression, que cet enseignant était problématique. Si la Polyvalente Le Carrefour ou le Centre de services scolaires de l'Or-et-des-Bois avaient agi responsablement, je n'aurais pas été agressée. Nombre d'adolescents n'auraient pas subi ces agressions sexuelles si les dirigeants de l'époque avaient pris leurs responsabilités de les protéger. », déclare la Demanderesse et représentante des victimes
Jacinthe Boisvert St-Laurent.

« Cette autorisation d'action collective est une première contre un Centre de services scolaires du Québec. Nous souhaitons que ce processus rende justice aux victimes d'agressions sexuelles de Jean-Pierre Colas et reconnaisse les dommages émotionnels, physiques, relationnels et psychologiques de celles-ci. Nous voulons que les victimes sachent que ce processus est gratuit et confidentiel. Sur le plan collectif, cette action collective viendra confirmer la responsabilité légale des institutions d'enseignement envers les enfants qui fréquentent les écoles du Québec, particulièrement en matière d'agression sexuelle par une personne en situation d'autorité comme un enseignant, situation pour laquelle aucun consentement valide ne peut être donné. Pour nous, il est clair que rien ne justifie l'inaction d'un employeur en cas d'allégations d'agressions sexuelles sur des mineurs. La priorité de nos écoles devrait toujours être de protéger nos enfants et non les agresseurs. », ajoute l'avocate au dossier Me Maryse Lapointe, du cabinet Lapointe Légal.

Toutes les victimes désirant s'inscrire à cette action collective peuvent maintenant le faire, de façon GRATUITE et CONFIDENTIELLE, en contactant le cabinet Lapointe Legal, par courriel ([email protected]) ou par téléphone : 514 688-9169.

SOURCE Lapointe Légal inc.



Communiqué envoyé le et diffusé par :