Le Lézard
Classé dans : L'environnement, Santé
Sujets : Politique environnementale, Première Nation, Plaidoyer (politique), DEI

INTERDIRE LE GAZ NATUREL AU QUÉBEC : AUCUN EFFET POSITIF POUR L'ENVIRONNEMENT, AUCUN BÉNÉFICE POUR LE QUÉBEC


Le projet de loi déposé aujourd'hui par le gouvernement du Québec vient également bafouer les droits des Premières Nations sur leurs territoires, limite de façon déraisonnable les compensations aux investisseurs et fait fi de l'acceptabilité sociale

LONGUEUIL, QC, le 2 févr. 2022 /CNW Telbec/ - Le projet de loi visant à interdire la production d'hydrocarbures au Québec ne produira aucun effet positif pour l'environnement. Condamné à continuer à importer tout son gaz naturel des États-Unis et de l'ouest canadien, le Québec continuera ainsi à créer 300% plus d'émissions dans le monde que s'il était produit chez nous avec la nouvelle technologie zéro émission. C'est la conclusion principale d'une étude du CIRAIG/Polytechnique rendue publique aujourd'hui par l'Association de l'énergie du Québec.

"Le Québec aura une réputation très difficile à défendre en matière de gaz naturel. Il pourra dire qu'il ne crée aucune émission sur son territoire. Mais il continuera d'être responsable des émissions sur les lieux de production et pendant le transport, et qui viennent alourdir le bilan des émissions globales", a dit le président de l'AEQ Éric Tetrault.

En plus de ne créer aucune émission, la nouvelle technologie de gaz naturel évite le recours à l'eau potable et aux fluides toxiques, et n'utilise plus la fracturation traditionnelle. L'importation signifie quant à elle plus de bateaux, plus de trains, plus de camions et plus d'usage de pipeline.

L'AEQ demande une fois de plus au gouvernement du Québec de permettre des projets pilotes qui démontreraient l'efficacité de nouvelles technologies zéro émission. Elle salue les dispositions du projet de loi permettant des projets pilotes qui serviront à démontrer des technologies permettant une réduction des émissions et une transition plus rapide. L'AEQ travaillera avec le gouvernement pour s'assurer que les projets pilotes zéro émission vont dans ce sens et sont conformes à l'esprit de la législation.

L'économie

L'AEQ rend également publique aujourd'hui une étude de KPMG qui démontre que le gouvernement du Québec recevrait des bénéfices allant de 150 à 300 millions par année avec son gaz naturel, alors que les municipalités recevraient des dividendes annuels de 500 000$  à 1 million $, l'équivalent de leurs budgets annuels. De plus, une production québécoise de même volume que celle que l'on importe créerait 6 000 emplois très bien rémunérés.

Les réserves du Québec sont suffisantes pour répondre à son marché actuel pour au moins quarante ans. Le gaz naturel d'ici serait moins cher et 100% sécuritaire en matière d'approvisionnement. " Nous avons un gaz de meilleure qualité et qui vaut 25 milliards $ de dollars. Au moment où le gouvernement est aux prises avec un système de santé défaillant, il est absolument illogique de se priver de ces revenus ", a dit M. Tetrault.

Au lieu de cela, le Québec doit dépenser chaque année de 1 à 2 milliards $ pour acheter son gaz des États-Unis et de l'ouest canadien. Des capitaux que l'AEQ souhaite voir demeurer au Québec.

Premières Nations

L'AEQ souligne par ailleurs qu'une interdiction sur l'ensemble du territoire québécois viendrait bafouer les droits des Premières Nations. La compagnie Questerre a conclu une entente avec le Conseil des Abénakis de Wolinak sur le développement des ressources. Cette entente prévoit des avantages et une participation directe, ainsi que l'embauche de ressources et d'entrepreneurs locaux pour participer à des projets pilotes de captage et de stockage ainsi que de technologies zéro émission sur leur territoire traditionnel.

L'Association de l'énergie du Québec et ses partenaires feront valoir lors de la consultation la prépondérance du principe d'autodétermination des peuples autochtones tel que reconnu par la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP) et le Cadre de reconnaissance et de mise en oeuvre du gouvernement canadien adopté en juin dernier. Ce principe stipule clairement que les peuples autochtones ont des droits sur les ressources naturelles situées sur leurs terres ancestrales. 

"Est-ce que le gouvernement du Québec veut réellement se lancer dans cette bataille alors qu'on lui demande simplement deux projets pilotes ? Poser la question c'est y répondre ", a dit M. Tetrault.

Compensations et indemnisations 

L'AEQ a pris acte des intentions du gouvernement de compenser les détenteurs de titres pour les investissements déjà consentis. En limitant la période couverte par les compensations aux années postérieures à 2015, le gouvernement joue un jeu dangereux auprès des investisseurs étrangers. " L'industrie est présente depuis 1988 au Québec. Les investissements remontent à plus de 30 ans", a dit M. Tetrault. Dans ses conditions, l'AEQ parle davantage de confiscation que de compensation. Car en plus d'une compensation inadéquate, il doit y avoir des indemnisations pour tous les bénéfices perdus dans les 15 dernières années. " Si vous gagnez à la loterie et qu'on vous rembourse seulement votre billet, ce n'est pas une compensation, c'est une confiscation", a dit M. Tetrault.

L'AEQ fait remarquer que les Premières Nations ainsi que la population devrait également avoir droit à une part d'indemnité.  "Les producteurs ont investi de bonne foi au Québec, les gouvernements successifs promettant un cadre législatif sur la production d'hydrocarbures. Et on vient leur dire, en fin de processus, qu'il n'y aura plus de production. Il y a 15 ans de profits perdus à rattraper ", a dit M. Tetrault.

L'AEQ prend également acte que certains partis d'opposition souhaitent que le gouvernement ne verse aucune forme de compensation ou d'indemnité aux investisseurs, ou qu'il se rapproche du zéro. L'AEQ fait valoir que cela contreviendrait au Code civil du Québec, à la Charte des droits et libertés et à la Loi sur l'expropriation, ainsi qu'aux principes généraux du droit international. Pour l'AEQ, une telle position traduit une grave méconnaissance des marchés internationaux.

L'acceptabilité sociale est atteinte

L'AEQ fait également valoir que l'industrie a fait ses devoirs sur l'acceptabilité sociale.  Elle rend public aujourd'hui un sondage démontrant que la majorité de la population québécoise serait favorable à ce que le Québec produise chez lui le gaz naturel dont il a besoin. "Le premier ministre a dit oui s'il y avait acceptabilité sociale. Maintenant que nous l'avons, il ne peut changer d'idée" a dit M. Tetrault.

Il s'agit du premier sondage réalisé au Québec sur les nouvelles technologies et méthodes de production de gaz naturel. Le sondage Léger a été réalisé en octobre auprès de 2 800 répondants provenant de plusieurs régions. En général, 54% se disent favorables à la production de gaz naturel au Québec alors que 26% seulement s'y opposent et 20% n'émettent pas d'opinion. L'appui est sensiblement le même dans toutes les régions du Québec.

« Le message, c'est que la population est d'accord pour que le gouvernement autorise la production de gaz naturel chez nous. Le sondage vient confirmer que le Québécois moyen est en faveur de la même façon qu'il y a déjà acceptabilité sociale dans certaines communautés pour le gaz naturel, ce qui est contraire au discours politique ».

Un appui encore plus fort pour les nouvelles technologies et les Premières Nations

L'appui du public est plus fort encore lorsqu'il s'agit de nouvelles technologies. 74% sont en faveur du gaz naturel s'il est produit sans émissions de GES, sans recourir aux réseaux d'eau potable et sans utiliser de fluides toxiques, et 69% sont favorables à un projet pilote pouvant démontrer ces technologies. 71% des répondants donnent par ailleurs leur appui au gaz naturel s'il est produit sans recourir à la fracturation traditionnelle.

Et 72% sont en faveur de laisser les Premières Nations participer à un projet pilote, alors qu'un très maigre 13% s'y opposent. " 13% c'est vraiment très peu. Pourquoi le premier ministre tient-il tant à en faire partie ? ", a dit M. Tetrault.

Source :

Association de l'énergie du Québec

Éric Tetrault, Président

FEUILLET D'INFORMATION

Technologie zéro émission

La nouvelle technologie a été développée en réponse aux interrogations soulevées au Québec face à l'industrie. Elle consiste à électrifier le opérations, éliminer le contact avec l'eau potable, éliminer l'usage de fluides toxiques dans le sol et ne plus recourir à la fracturation traditionnelle.

Les projets pilotes prouveraient que le Québec peut produire et exporter le gaz le plus propre au monde. L'expert Pierre-Olivier Pineau rappelle que nous continuerons à consommer du gaz naturel encore longtemps et qu'il est vain de s'opposer aux projets.

https://www.lapresse.ca/affaires/2022-01-19/energir-devient-100-quebecoise.php

Appuis importants

En plus du sondage Léger d'octobre 2018, les projets pilotes ont des appuis dans le monde municipal en région et parmi de nombreuses PME intéressées à s'approvisionner à moindre coût et de manière 100% sécuritaire en post-pandémie. Ils recueillent également le support des Teamsters qui l'ont même fait connaître publiquement.

https://teamsters.ca/fr/blog/2019/05/28/les-teamsters-en-faveur-de-lexploitation-et-de-lutilisation-des-hydrocarbures-dici/

Assurer une chaîne d'approvisionnement courte et sécuritaire à 100%

Avec la crise énergétique qui sévit en Europe, il est possible que les États-Unis privilégient leur marché intérieur ou d'autres marchés. Le Québec pourrait perdre une de ses sources pour le gaz naturel et le propane. Cela nous rend trop vulnérables. Plusieurs acteurs importants seront touchés au Québec, comme les agriculteurs, les producteurs de serre et les PME. Il est grand temps que le Québec atteigne l'autonomie en matière de gaz naturel.

Un marché aussi volatile est également enclin à produire des prix très élevés pour le gaz et le propane. Le prix du gaz naturel au Québec vient d'ailleurs de faire un bond de près de 10% sans que le Québec puisse intervenir. Des experts prévoient déjà d'autres augmentations dans les années à venir pour les utilisateurs québécois, qui paient déjà plus que la plupart des autres en Amérique.

Sur le plan politique, le Québec reste largement dépendant des exportations de gaz naturel américain à un moment où la nouvelle administration veut réduire la production d'hydrocarbures. Sans compter les pressions exercées par l'Europe pour importer davantage de gaz américain afin de pallier la pénurie. Déjà, Energir a dû ajuster son prix à la hausse.

Les hydrocarbures canadiens font partie de la solution

Il serait prudent pour le Québec de garder une porte ouverte sur la production locale de gaz naturel. Bien qu'il soit un fervent supporteur des objectifs zéro émission, le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie Faith Birol a indiqué clairement le 13 janvier dernier que le Canada doit continuer à produire et exporter ses hydrocarbures, dont le gaz naturel bien sûr.

https://energynow.ca/2022/01/international-recognition-iea-boss-prefers-oil-and-gas-from-canada/

SOURCE Association de l'énergie du Québec


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