La réorientation de la mission de la NASA pour des voyages d’expédition vers la planète Mars a été accueillie avec un grand intérêt par la communauté scientifique, mais a également semé le doute sur la pertinence d’utiliser la Lune comme base de lancement pour ces expéditions, comme le fait valloir un rapport remis au gouvernement américain dernièrement, intitulé Lunar Science and Resources.
Plusieurs scientifiques questionnent actuellement la viabilité et l’intérêt scientifique de la création d’une base lunaire pour préparer d’éventuelles missions sur la planète rouge. On avait cru tout d’abord que cela était une idée géniale considérant que la découverte de glace à l’extrémité des pôles de la lune était une possibilité de voir les astonautes utiliser cette eau comme carburant. Mais certains la rejettent pour plusieurs raisons, entre autres parce qu’elle est située dans les profondeurs des cratères de la lune ce qui pourrait rendre coûteux et complexe son extraction.
D’autres ont également soulevé la possibilité d’implanter sur la Lune un télescope performant qui pourrait permettre d’explorer l’Univers tout comme le fait Hubble. Toutefois, cela implique aussi de nombreux défis techniques et surtout des inconvénients, comme le risque de voir le télescope frappé par des météorites ou être abîmé par la poussière lunaire. Les partisans de cette option, eux au contraire, croient que cela permettrait d’explorer l’Univers à l’abri de la clarté terrestre puisqu’il y a toujours une partie de la Lune dans la noirceur absolue.
Les conclusions de ce rapport laissent perplexe plus d’un puisqu’il conclut que l’établissement d’une base lunaire comporte un coût supérieur aux attentes réalisables. En effet, bâtir une station de plusieurs milliards, extraire la glace des profondeurs de la Lune pour ensuite en extirper l’hydrogène qui servirait de carburant ne serait pas une mince affaire. On pourrait apprendre beaucoup de ce défi comme le fait valloir ses partisans, mais la Lune reste un point de départ médiocre puisque son positionnement ne comporte pas d’avantages stratégiques pour le lancement d’une mission vers Mars.