Le Lézard
Sujets : Sondages, Opinions et Recheches, Lois fédérales et d'états, Plaidoyer (politique), CFG, MAT

Note de service à Santé Canada : écoutez les consommateurs!


Un nouveau sondage remet en question l'efficacité de la proposition visant à interdire des produits de vapotage aromatisés

VANCOUVER, BC, le 30 mai 2022 /CNW Telbec/ - Pour souligner la Journée mondiale du vapotage (30 mai), l'Association des consommateurs du Canada (ACC) a publié les résultats d'un sondage qu'elle espère convaincra Santé Canada à écouter les consommateurs sur la question de la réglementation des produits de vapotage, quelque chose que le ministère n'a pas encore fait.

Selon Bruce Cran, président de l'ACC, « Santé Canada a mené, en 2019, une consultation pour obtenir l'opinion du public sur sa proposition de limiter les produits de vapotage aromatisés et plus de 24?000 consommateurs y ont répondu. À la suite de cette consultation, le ministère a publié un rapport admettant que les réponses des consommateurs n'avaient pas été prises en compte au moment d'évaluer le soutien à sa proposition. Ceci est inadmissible et le public canadien est du même avis que nous. »

Pour preuve, un sondage mené récemment pour le compte de l'ACC révèle que 7 Canadiens sur 10 (73 %) sont en accord avec l'énoncé voulant que « ... pour que le gouvernement fédéral évalue au mieux l'efficacité de ses propositions de politiques, il est important que l'opinion des consommateurs les plus directement touchés par une proposition de politique en particulier soit entendue et prise en compte dans le processus décisionnel. »

« Il semble évident qu'en préparant un règlement ciblant un groupe particulier de consommateurs, le gouvernement devrait considérer leurs points de vue et l'impact potentiel que ce dernier pourrait avoir sur eux. Or, Santé Canada a ignoré ceux qui sont les plus touchés lors de la consultation sur sa proposition de restriction des arômes, et cela a des conséquences pour la santé publique », a ajouté M. Cran.

Le sondage d'opinion mené par l'ACC a soulevé un risque que même Santé Canada avait cerné : l'interdiction de la plupart des produits de vapotage aromatisés pourrait amener certains vapoteurs à cesser d'utiliser ces produits, ce qui signifie très probablement qu'ils recommenceraient à fumer, un résultat bien pire pour la santé. 

« Il est pervers que Santé Canada envisage un règlement qui a de fortes chances de faire en sorte que des vapoteurs se tournent à nouveau vers la cigarette, alors que le consensus scientifique, que même Santé Canada reconnaît, est que le vapotage est une alternative moins nocive pour les fumeurs que la cigarette », a mentionné M. Cran.

Comparativement à d'autres propositions de politiques, le sondage indique aussi que les Canadiens ne sont pas d'avis que la restriction des arômes proposée par Santé Canada serait aussi efficace pour réduire le vapotage chez les jeunes. Bien que 30 à 34 % des Canadiens soient d'avis qu'une restriction des arômes ou une interdiction complète de tous les arômes seraient des mesures efficaces, 52 % pensent que le fait de punir les détaillants qui fournissent des produits de vapotage aux jeunes serait efficace, suivi par le lancement, à l'échelle nationale, de campagnes de sensibilisation du public pour éduquer et informer les jeunes sur les risques du vapotage de la nicotine (46 %) et le fait de rendre la possession de produits de vapotage par des jeunes n'ayant pas atteint l'âge légal une infraction punissable ou juridiquement exécutoire (40 %).

« De toute évidence, il existe de meilleures options de politiques pour cibler le vapotage chez les jeunes que la restriction des arômes qui risque de faire en sorte que des vapoteurs se tournent à nouveau vers la cigarette. Il est regrettable que Santé Canada opte pour une approche d'interdiction qui est incohérente avec d'autres produits que consomment les jeunes », a indiqué M. Cran.

Sur ce dernier point, le sondage a révélé que les Canadiens sont plus nombreux à penser que les produits aromatisés à base d'alcool et de cannabis sont plus attrayants pour les jeunes que les produits aromatisés à base de nicotine. Or, la restriction des arômes n'est envisagée que pour les produits de vapotage à base de nicotine.

« La restriction des arômes fonctionne ou ne fonctionne pas lorsqu'il s'agit de prévenir la consommation chez les jeunes. On ne peut pas dire qu'elle est nécessaire pour le vapotage de la nicotine, mais pas pour l'alcool et le cannabis. En tant qu'organisation qui défend le choix des consommateurs, nous sommes opposés aux interdictions en général et nous aimerions que Santé Canada élabore des politiques mieux informées », a conclu M. Cran.

Le sondage a été mené en ligne par Delphi Polling & Consulting entre le 29 avril et le 10 mai auprès d'un échantillon démographiquement représentatif de 1200 Canadiens ayant l'âge légal de vapoter dans leur province respective. Le sondage était proposé en anglais et en français et utilisait des quotas définis par plus d'une variable respectant les cibles établies dans le dernier recensement concernant l'âge, le genre, la province et la langue (pour le Québec).

À propos de l'Association des consommateurs du Canada

L'Association des consommateurs du Canada (ACC), fondée en 1947, est une organisation nationale indépendante à but non lucratif qui repose sur le travail de bénévoles. Étant l'organisation de protection des consommateurs la plus ancienne et la plus respectée au Canada, nous avons pour mandat d'informer et d'éduquer les consommateurs sur les enjeux relatifs au marché, de défendre les intérêts des consommateurs auprès du gouvernement et des industries ainsi que de travailler avec les gouvernements et l'industrie à résoudre les problèmes liés au marché.

SOURCE Association des consommateurs du Canada



Communiqué envoyé le et diffusé par :