Les trous noirs continuent de fasciner depuis des années, et les recherches théoriques à leurs sujets ne sont pas prêtes de s'éteindre. Ces jours-ci se tient justement à Dublin la 17e conférence internationale sur la gravitation et la relativité générale. Le célèbre astrophysicien Stephen Hawking en est l'un des invités et, dans une conférence donnée mercredi sur les trous noirs, a décidé de mettre un terme à l'un des «paradoxes élémentaires de la pensée scientifique», comme il les appelle.
La grande question qui demeurait en suspend était: comment les trous noirs pourraient-ils détruire toutes traces consumées de matière et d'énergie? Hawking, qui a passé une bonne partie de sa vie à les étudier, croit que ceux-ci, obéissant à la théorie subatomique, doivent d'une manière ou d'une autre survivre à leur passage dans le trou noir.
Les trous noirs se formeraient lorsque des étoiles assez massives se meurent après avoir consumé tout leur combustible et s'écroulent sur elles-mêmes. Cela crée donc un trou entouré d'un vortex et d'une dimension suffisamment grande pour avaler ce qui lui est voisin.
D'après Hawking, la matière et l'énergie absorbées ne seraient ni détruites ni projetées dans d'autres mondes, mais seraient plutôt expulsées vers les confins de l'univers après avoir été digérées et transformées dans une forme plus primaire. Le tout aurait lieu lors de la lente désintégration complète du trou noir.
Le scientifique de 62 ans vient donc de rejeter la première version de ses hypothèses qui admettait la possibilité que les trous noirs puissent mener à un univers parallèle. "Désolé de devoir décevoir les amateurs de science-fiction, répond Hawking, mais il n'y a aucun moyen d'utiliser les trous noirs pour voyager dans l'univers. Si vous y pénétrez, votre énergie massique sera aspirée et expulsée à l'autre bout de l'entonnoir dans une forme mutilée méconnaissable."