Le Lézard

Les dessous technos de la F1


En 1950 avait lieu la première course officielle de Formule Un. Pour gagner cette course, il fallait une bonne équipe, une voiture à la fine pointe de la technologie et un chauffeur particulièrement talentueux. De nos jours, peu de choses ont changé… si ce n’est d’un ingrédient magique : l’ordinateur. L’informatique fournit désormais au pilote les quelques secondes d’avance sur ses concurrents qui lui permettent de se hisser sur la plus haute marche du podium.

Prenons en l’occurrence l’écurie AT&T Williams et son partenaire dans le domaine informatique depuis plus d‘un an, Lenovo. Avant chaque départ, la F1 est soigneusement étudiée à l’aide d’une connexion digitale à un Thinkpad T60p afin de déterminer si tout est en règle. Le pilote allemand Niko Rosberg pourra par la suite démarrer son bolide. Tout au long de la course, des capteurs situés sur le véhicule transmettront une grande quantité d’information aux serveurs situés dans le garage de l’écurie. Une rapide analyse permettra d’émettre des directives au pilote en rapport avec sa performance et sa sécurité. Une fois de retour au garage, d’autres données (quatre fois plus que celles transmises par signaux sans fil) sont alors téléchargées dans l’ordinateur portable. Toute cette information est ensuite acheminée aux centres de données de l’écurie Williams au Royaume-Uni via une ligne VPN à 34 MB par seconde. Des analyses minutieuses par des experts seront alors effectuées, puis des recommandations formulées au pilote et à l’équipe de façon à rendre les prochains parcours plus efficaces.

Le circuit Gilles Villeneuve est réputé pour être plutôt périlleux et tortueux. Afin d’améliorer le contrôle de la F1, son aileron arrière sera positionné de manière plus verticale qu’à l’habitude. Ainsi, la résistance de l’air forcera le véhicule à se coller au sol. Le pilote possèdera alors un meilleur contrôle sur son bolide au détriment de sa vitesse. Les données recueillies précédemment serviront à ajuster au millimètre près cette pièce d’équipement cruciale pour une performance optimale. Ces informations seront aussi employées pour des Grands Prix ultérieurs.

La question reste : en quoi la F1 constitue-t-elle un sport si la victoire est assurée par la technologie? À ce, M. Alex Burns, chef de l’exploitation de l’équipe Williams, répond que le chauffeur est le seul à conduire son véhicule. « Une moindre erreur de sa part suffirait à lui faire perdre la seconde qui lui assurerait la victoire ». D’ailleurs, les règles de la F1 sont strictes quant au contrôle effectué par les ordinateurs sur les voitures et limite leur rôle principalement à l’analyse. Bref, sans pilote exceptionnel, pas de podium!

Publié le 2008-06-06 16:01:55
Auteur: Alexandre Cousineau