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Des professeur·e·s et des étudiant·e·s protestent contre la baisse de la qualité de l'enseignement à l'Université d'Ottawa


Des étudiant·e·s, des membres du personnel académique et des assistant·e·s à l'enseignement et à la recherche de l'Université d'Ottawa se sont regroupé·e·s et ont décidé de faire part de leurs préoccupations concernant la qualité de l'éducation au Bureau des gouverneurs.

« Les coupes budgétaires à l'Université d'Ottawa diminuent sérieusement la qualité de l'apprentissage dans chaque classe universitaire », a mentionné Luc Angers, vice-président de l'engagement des membres à l'Association des professeur·e·s à temps partiel de l'Université d'Ottawa.

Le groupe sonne l'alarme alors que les coupes budgétaires nuisent à la qualité de l'éducation et éliminent des programmes. Ces coupes budgétaires privilégient les profits plutôt que l'apprentissage. Le groupe a collé une liste de mesures visant à corriger la situation aux portes du pavillon Tabaret, où se tenait la rencontre du Bureau des gouverneurs.

La liste est disponible ici : https://2626.ca/fr/cupe-2626/

Leurs principales préoccupations portent sur la fermeture de services tels que le Centre d'aide à la rédaction des travaux universitaires (CARTU) et la suspension de programmes, notamment au sein des départements francophones ou bilingues tels que l'École de traduction et d'interprétation ainsi que les départements d'arts et de sciences sociales. Les coupes budgétaires ont également causé la fermeture de séminaires en petits groupes en regroupant des étudiant·e·s de différents départements dans de grands amphithéâtres. Tous les départements et facultés ont vu leur budget coupé de 5 %. Les programmes de financement pour les étudiant·e·s diplômé·e·s ont été drastiquement coupés. Les frais de scolarité ne cessent d'augmenter pour les étudiant·e·s internationaux·ales et hors province. L'Université a également déclaré qu'elle ne prévoit pas remplacer les professeur·e·s qui prennent leur retraite ni offrir de postes menant à la permanence.

« La suspension de nos programmes de baccalauréat et de maîtrise révèle les vraies convictions de l'université : que la traduction, la communication entre les anglophones et la minorité francophone et l'accès à des services adéquats pour les francophones et les autres communautés minoritaires ne sont pas importants pour elle. Ultimement, l'Université va à l'encontre de son engagement envers la francophonie canadienne en démantelant ces programmes », a déclaré Astrid Aprahamian, représentante des étudiant·e·s diplômé·e·s à l'École de traduction et d'interprétation.

Les coupes budgétaires surviennent à un moment où l'Université d'Ottawa affiche un excédent de 14,4 millions de dollars dans son budget de fonctionnement avant les transferts interfonds. L'Université justifie ces coupes en fabriquant un déficit. L'administration centrale a transféré 43,4 millions de dollars du fonds de fonctionnement à d'autres fonds, dont 31,6 millions de dollars au fonds d'immobilisations. Le résultat est un déficit apparent de près de 29 millions de dollars.

Contrairement à ce que prétend l'Université, le budget consolidé 2022-2023 n'est pas simplement le résultat d'un ralentissement des marchés financiers, d'une hausse de l'inflation, de l'incertitude liée à la pandémie ou même des quatre années de gel des frais de scolarité imposés par le gouvernement. Au contraire, les groupes syndicaux et étudiants disent que cela démontre une tendance de pratiques de comptabilité trompeuses qui détourne des fonds du budget de fonctionnement et sous-estime les revenus et les excédents au détriment de l'apprentissage des étudiants et des conditions de travail des professeur·e·s et des assistant·e·s à l'enseignement.

« Des gens qui gagnent des centaines de milliers de dollars par année prennent des décisions qui affectent directement la vie des étudiant·e·s sans se soucier de leur bien-être », a déclaré Catherine Larocque, présidente de la section locale 2626 du SCFP, qui représente les travailleuses et travailleurs étudiant·e·s, les sauveteuses et sauveteurs et les travailleuses et travailleurs de la vie en résidence à l'Université. « Il y a une crise d'itinérance étudiante sur le campus. Nous avons des membres qui nous contactent régulièrement pour nous dire qu'ils n'ont rien à manger, nulle part où vivre et qu'ils ne peuvent pas trouver d'emploi. »

Les associations étudiantes et les syndicats de l'Université d'Ottawa demandent la mise en place de classes plus petite taille, l'élaboration d'un plan d'action pour améliorer les ratios d'étudiant·e·s par professeur·e·s et assistant·e·s à l'enseignement, un rétablissement complet des programmes de financement pour les étudiant·e·s diplômé·e·s et un budget qui priorise l'éducation.

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