SACRÉ-COEUR, QC, le 14 juin 2022 /CNW Telbec/ - Certaines publications journalistiques récentes citaient notre organisation. Nous tentons donc une nouvelle fois de partager notre point de vue, en espérant que cette fois-ci, dans un esprit d'objectivité, notre lettre d'opinion sera diffusée un peu plus largement.
Nous tenons à souligner qu'avant de réaliser des analyses un peu plus approfondies concernant le caribou forestier, nous étions convaincus comme une partie de la population québécoise, que ce dernier était fortement en déclin partout au Québec. Contrairement aux populations de la Gaspésie, de Charlevoix et de Val-D'Or, dont le déclin est facilement observable, l'analyse des faits et des données disponibles a cependant soulevé diverses interrogations importantes pour certaines populations. Sur le plan scientifique, la littérature mentionne que pour pouvoir établir une tendance d'évolution d'une population qui soit fiable, il faut un inventaire de référence pour une superficie donnée, de même que des inventaires réalisés à un intervalle maximum de 5 ans sur exactement la même superficie. Or, les inventaires réalisés pour le secteur Pipmuacan, soit en 1999, 2012 et 2020 font état de populations respectives de 135, 298 et 225 individus et les zones inventoriées ne se superposent pas exactement. Par ailleurs, il y a 13 ans et 8 ans qui séparent le premier, le deuxième et le troisième inventaire. Il n'y a également aucune analyse comparable de l'évolution des populations de caribous entre des secteurs aménagés et non aménagés, de même qu'aucune analyse de l'évolution des populations de prédateurs. Comment est-il possible de tirer des conclusions scientifiquement valides et solides sur cette base? Il semble y avoir un manque flagrant de données fiables pour pouvoir établir un portrait juste de la situation. Le savoir autochtone éveille également des questionnements importants dans nos esprits, quand on considère le communiqué dont une copie est annexée à notre mémoire, qui a été publié le 1er mars 2010 par cinq communautés des Premières Nations, pour qui nous avons un très grand respect. Ce dernier mentionne que « les caribous migrateurs » qui sont plus au nord et les caribous forestiers qui se sont « sédentarisés dans la forêt » représentent « qu'un seul et même troupeau » et que les caribous dits forestiers « ne représentent pas une espèce menacée ».
Nous sommes également très inquiets de voir passer régulièrement dans certains médias, des affirmations sans aucune nuance de la part de certains scientifiques. Nous avons besoin de clarté, d'objectivité et de rigueur scientifique dans ce dossier, étant donné les enjeux et impacts socio-économiques qui pourraient découler des décisions politiques à venir.
S'il existe un principe de précaution à appliquer concernant le caribou forestier, nous considérons que ce principe de précaution doit être également appliqué pour les travailleurs, les citoyens et les communautés de notre milieu. C'est pourquoi nous préconisons une approche basée sur l'acquisition additionnelle de connaissances et la concertation entre toutes les parties concernées, en vue d'établir des solutions adaptatives et évolutives qui permettront de protéger adéquatement la forêt et l'habitat du caribou forestier, tout en évitant qu'il y ait des impacts socio-économiques pour nos communautés. Pour avoir réfléchi longuement et profondément sur le sujet, nous avons la conviction que tout cela est possible. Une telle approche nécessite cependant une grande ouverture d'esprit de la part de tous les intervenants concernés, qu'ils soient militants, écologistes, autochtones, citoyens ou scientifiques, afin que l'on puisse admettre collectivement qu'il y a de multiples enjeux, qu'ils sont souvent interreliés et qu'ils doivent tous être pris en considération. La polarisation du dossier ne profite à personne et ne fait que nous éloigner d'une solution gagnant-gagnant.
Nous profitons de l'occasion pour clarifier certains faits concernant la certification du territoire d'où proviennent la majeure partie de nos approvisionnements. Ce dernier a été certifié FSC de 2013 à 2020, mais cette certification a dû être abandonnée en raison d'un imbroglio concernant le système de mise aux enchères applicables au Québec. Étant donné qu'il n'était pas envisageable de perdre notre certification, que cette problématique était hors de notre contrôle et que FSC a pris beaucoup de temps à la régler (il a fallu plus de 18 mois), nous n'avons eu d'autres choix que de passer à une autre certification. Nous sommes maintenant certifiés en vertu de la norme reconnue internationalement SFI depuis 2019. Nous tenons à souligner que des auditeurs ayant travaillé un peu partout dans le monde nous ont affirmé à maintes reprises que le modèle de développement coopératif et collectif de Boisaco, qui a été créé par et pour notre milieu, était un exemple par excellence de développement durable. Notre organisation est fière de détenir cette certification de développement durable reconnue internationalement pour son principal territoire d'approvisionnement et elle est également très fière d'accomplir sa mission collective de développement durable, qui permet d'assurer la vitalité socio-économique de notre milieu et de nos communautés, tout en contribuant à protéger notre forêt et sa biodiversité. Nous dépendons tous de la forêt.
* Le Groupe Boisaco appartient à près de 300 travailleurs-coopérants regroupés au sein des trois coopératives de travail Cofor, Unisaco et Valisaco, ainsi qu'à plus de 800 citoyens-investisseurs du milieu regroupés au sein des deux sociétés de placement Investra et Intrafor. Sa mission d'être un moteur de développement durable et de générer des retombées socio-économiques dans son milieu, par le biais de la mise en valeur responsable des ressources ligneuses. Au cours de la dernière année, environ 600 emplois directs ont découlé des opérations de l'ensemble du groupe. Les sociétés Bersaco, Valibois, Sacopan, Ripco, Granulco et Les Bois du Fjord sont reliées au groupe.
SOURCE Boisaco inc.
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