Le Lézard
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Le rassemblement de mardi à l'Hôpital civique d'Ottawa marque le début d'un mois de protestations du personnel contre le Projet de loi 124 du gouvernement conservateur qui alimente une grave pénurie de personnel hospitalier.


Ce qui n'était au départ qu'une frustration fulgurante à l'égard d'une loi sur le plafonnement des salaires (Projet de loi 124) adopté par le gouvernement conservateur avant la pandémie, est aujourd'hui une véritable indignation parmi le personnel hospitalier de l'Ontario qui a subi des taux d'infection à la COVID et d'épuisement professionnel parmi les plus élevés au monde.

À quelques semaines des élections provinciales de juin, le personnel hospitalier de l'Ontario, à prédominance féminine, demande aux électeurs de le soutenir et d'appuyer sa demande d'abrogation du Projet de loi 124, qui maintient les salaires à 6 % en dessous de l'inflation et alimente un exode massif du personnel hospitalier, surtout des infirmières.

La manifestation du mardi 26 avril 2022, de 11 h 00 à 12 h 30, au Campus civique de l'Hôpital d'Ottawa (HO), à laquelle participeront des infirmières de première ligne et d'autres membres du personnel hospitalier représentés par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), l'Association des infirmières et infirmiers de l'Ontario (AIIO) et le Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario (SEFPO), est la première de six manifestations régionales qui se dérouleront le mois prochain, notamment à l'Hôpital pour enfants malades de Toronto le 5 mai.

Le Projet de loi 124 « a réduit les salaires réels des travailleurs de la santé de 10 % au cours des deux dernières années », a déclaré Sharon Richer, secrétaire-trésorière du Conseil des syndicats d'hôpitaux de l'Ontario (CSHO-SCFP) du SCFP. « Lorsque vous ajoutez cette réduction de salaire à l'incapacité de fournir un équipement de protection individuelle adéquat pendant la pandémie et aux charges de travail éreintantes qui découlent du fait de travailler dans un système hospitalier dont le personnel est le moins nombreux de toutes les économies développées, plusieurs personnes décrochent. Il ne leur échappe pas qu'on ne voit jamais ce genre d'exploitation chez les premiers intervenants à prédominance masculine, comme les policiers ou les pompiers ».

Le nombre de postes vacants dans les hôpitaux de l'Ontario monte en flèche alors que le Projet de loi 124 comprime artificiellement les salaires de centaines de milliers de femmes dans le secteur de la santé « qui se sont démenées corps et âmes pour les Ontariens tout au long de la pandémie », a ajouté Mme Richer.

Les données montrent que le taux de postes vacants dans les hôpitaux est passé de 1,6 % à la fin de 2015 à 6,3 % à la fin de 2021. Les hôpitaux et les établissements de soins infirmiers et de soins pour bénéficiaires internes affichent plus de 32 000 postes vacants. Si l'on ajoute 10 350 autres postes dans le secteur des soins de santé ambulatoires, on obtient un total de plus de 42 000 postes vacants. Ce chiffre est en hausse par rapport à environ 10 000 à la fin de 2015, soit une multiplication par quatre.

Au cours de 2020 et 2021, les postes vacants d'infirmières autorisées ont plus que doublé et ceux d'infirmières auxiliaires autorisées ont plus que triplé. Les postes vacants d'aide-soignant et de préposé aux bénéficiaires ont plus que doublé. Les postes vacants dans les autres professions de soutien aux services de santé ont plus que quadrupler.

Selon Lou Burri, président de la section locale 4000 du SCFP, qui représente environ 4 000 employés de première ligne à l'HO, ses membres sont « outrés que l'administrateur principal de leur hôpital n'ait pas demandé au gouvernement provincial d'annuler cette loi sur la réduction des salaires. M. Love sait à quel point l'impact du Projet de loi 124 a été néfaste sur le moral du personnel hospitalier qui a prodigué d'excellents soins à nos patients pendant une crise mondiale. Ils voient la direction obtenir des augmentations de salaire et sont, franchement, consternés par leur silence et leur manque de respect. Notre PDG doit se ranger du côté du personnel de première ligne, et non de celui d'un mauvais Projet de loi ».

En plus des manifestations d'Ottawa et de Toronto, le personnel hospitalier se rassemblera à Sudbury, Oshawa, Hamilton et de nouveau à Ottawa, cette fois devant l'hôpital Bruyère.

Par ces manifestations, le personnel hospitalier envoie ce message : « le manque de respect, ça suffit ». D'autres protestent différemment, en démissionnant tout simplement. Il est temps que ce gouvernement assume la responsabilité de la crise de dotation en personnel qui se déroule sous nos yeux et qu'il commence à retenir cette précieuse main-d'oeuvre en abrogeant le Projet de loi 124 », a déclaré Mme Richer.

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