Le Lézard
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Groupes LGBTQ+ : les gouvernements ratent leur cible


MONTRÉAL, le 2 févr. 2022 /CNW Telbec/ - Les programmes de financement provincial et fédéral nuisent plus qu'ils n'aident les groupes communautaires LGBTQ+1. En effet, Québec et Ottawa offrent principalement du financement par projets plutôt qu'à la mission à ces groupes qui représentent des communautés marginalisées et qui peinent à effectuer leurs opérations courantes. L'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS) dévoile aujourd'hui un Portrait du financement des groupes LGBTQ+ au Québec. L'étude inédite évalue les différents programmes gouvernementaux disponibles et analyse, par le biais d'une enquête, la situation de près de 20 % de ces groupes.

Du sous-financement au malfinancement
«?Les contraintes qu'impose le financement par projets nuisent à l'action des groupes et à leur autonomie?», soutient Maxim Fortin, co-auteur de l'étude et chercheur à l'Institut. Après un sous-financement marqué dans les années 1990 et 2000, les organismes communautaires LGBTQ+ ont maintenant accès principalement à deux programmes, soit le Fonds de développement des capacités communautaires LGBTQ2 au fédéral et le Programme de lutte contre l'homophobie et la transphobie au provincial. 

«?Les gouvernements veulent aider les communautés marginalisées, mais offrent des programmes hypercontraignants et mal adaptés. Le problème, ajoute Maxim Fortin, c'est qu'on passe d'un sous-financement à un malfinancement des groupes communautaires LGBTQ+?». Le chercheur compare les financements offerts à la construction d'une maison : «?on offre un montant pour l'équivalent de la peinture alors que pour de nombreux groupes communautaires LGBTQ+, il n'y a même pas encore de plancher?». Bien qu'ils permettent aux organismes de disposer de sommes plus importantes qu'auparavant, l'enquête de l'IRIS met en lumière que «?les nouveaux programmes de financement s'avèrent souvent incohérents, inadaptés et inadéquats?».

L'enquête de l'IRIS a également révélé que les programmes ont tendance à octroyer des financements aux organisations LGBTQ+ déjà bien établies. Cela semble contradictoire avec le mouvement communautaire LGBTQ+ qui est plus récent, «?mais qui doit être financé adéquatement pour se solidifier?», rappelle Maxim Fortin.

Du personnel en détresse
La détresse du personnel de plusieurs groupes communautaires LGBTQ+ ressort de façon flagrante de l'enquête qu'a mené l'Institut et confirme les contraintes associées au financement par projets. Plusieurs personnes font face à l'épuisement professionnel alors que d'autres mentionnent leur intention de quitter. «?Ironiquement, le soutien gouvernemental peut devenir une forme de nuisance?», analyse Wissam Mansour, co-autrice de l'étude. Elle ajoute que «?les groupes n'ont pas obtenu la reconnaissance et le soutien financier qui leur auraient permis de construire des assises organisationnelles stables?».

Communiqué complet : https://bit.ly/communique-LGBTQ.
Pour lire la note : https://bit.ly/financement-LGBTQ.

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1
On utilise ici 
LGBTQ+ pour désigner les communautés et les personnes s'identifiant comme gaies, lesbiennes, bisexuelles, queerstrans, non-binaires, bispirituelles et intersexes.

SOURCE IRIS - Institut de recherche et d'informations socioéconomiques



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