Le Lézard
Classé dans : Les affaires, Le Covid-19
Sujet : Plaidoyer (politique)

Le retour à l'apprentissage à distance en mode urgence n'était pas inévitable


OTTAWA, ON, le 6 janv. 2022 /CNW/ - Et c'est reparti! Après des mois de progrès facilités par la vaccination, la pandémie avait commencé à relâcher son emprise et la population canadienne avait pu retourner graduellement à ses activités -- école, travail, vie sociale --après les avoir suspendues pour ralentir la propagation du coronavirus et protéger les plus vulnérables. Tous ces efforts ont porté leurs fruits, du moins jusqu'à tout récemment. 

Après l'apparition d'un variant très contagieux et une attitude complaisante en novembre et décembre, nous nous retrouvons maintenant à la case de départ. Les choses auraient pu se passer autrement.  

Les travailleurs et travailleuses déjà épuisés de la santé, rappelés pendant un congé qui avait trop tardé, font face à un possible déferlement de personnes à soigner. Du côté de l'éducation, les travailleurs et travailleuses ont dû retourner en mode gestion de crise pour assurer la poursuite de l'enseignement et de l'apprentissage sans mettre leur santé en péril. Les deux systèmes publics ont atteint leur point de rupture et nous ne pouvons nous permettre qu'ils s'effondrent. Pendant ce temps, les messages des gouvernements se résument bien souvent à ces mots : « Débrouillez-vous! »

Au lieu de mettre les freins avant les fêtes, nos décisionnaires ont choisi d'attendre et de ne pas instaurer de mesures qui auraient prévenu un confinement. Nous en subissons maintenant les conséquences.

Pendant que nos écoles ferment leurs portes et que les élèves allument leurs ordinateurs ou leurs tablettes, la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF/FCE) voit dans ce revirement de dernière minute vers l'apprentissage à distance un échec. C'est parce que nous savons bien que l'enseignement et l'apprentissage virtuels ne remplacent pas l'enseignement en personne. Pour nos enfants et nos jeunes les plus vulnérables, la fermeture des écoles entraîne de graves répercussions.

D'innombrables familles, aux quatre coins du Canada, ne bénéficient pas d'un accès équitable à Internet et aux appareils électroniques; les familles qui dépendent des programmes alimentaires des écoles doivent trouver d'autres moyens de nourrir leurs enfants; et les enfants et les jeunes aux situations familiales difficiles perdent leurs sources de soutien. Nous savons que l'isolement causé par les fermetures d'école et les interruptions scolaires précédentes a provoqué une épidémie de problèmes mentaux chez les jeunes, mais aussi chez le personnel enseignant et les autres travailleurs et travailleuses de l'éducation dont la santé mentale et le bien-être n'ont jamais été si fragiles. Et je sais bien aussi, par les messages que je reçois et les conversations que j'ai, que les parents eux-mêmes sont épuisés. Bref, personne n'est heureux.

Cette situation dans laquelle nous nous retrouvons, ni les membres du corps enseignant ni leurs autres collègues de l'éducation ne l'ont voulue. Ce que nous vivons maintenant est le résultat de près de deux ans d'inaction et d'une mauvaise préparation de la part des gouvernements. Pour que les écoles puissent rouvrir et que le Canada reprenne la voie de la reprise, la CTF/FCE demande instamment aux gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral :

La CTF/FCE avait déjà commencé, en août 2020, à pousser pour certaines de ces mesures. Forts de l'information dont nous disposons en rapport avec la COVID-19 et de notre expérience des écoles, nous savons ce que les gouvernements devraient faire pour garder les écoles ouvertes et sécuritaires. L'apprentissage à distance en mode urgence doit être une solution de dernier ressort, pas une solution vers laquelle on se tourne afin de masquer son inaction.

Aux parents, je veux dire non seulement que nous vous entendons, mais aussi que nous comprenons vos frustrations. Bon nombre d'entre nous sont aussi des parents et doivent jongler avec toutes les obligations professionnelles et autres en plus de l'instruction des enfants. Certes, nous savons que ce virus n'a pas touché autant les enfants et les jeunes que les générations plus âgées. En plus, nous entendons les épidémiologistes dire que ce variant est moins dangereux que les précédents. Mais tout cela n'empêche pas qu'un test positif entraîne un confinement et donc l'obligation de suspendre l'école et le travail.

Pour reprendre les mots de mon ami et collègue Patrick Maze, président de la Fédération des enseignantes et des enseignants de la Saskatchewan, [traduction libre] « c'est aussi injuste que les compagnies aériennes annulent des vols, mais si elles n'ont pas suffisamment de personnel pour assurer la sécurité des passagères et passagers et de l'équipage, elles n'ont pas le choix. La même chose est vraie pour les élèves et le personnel des écoles. »

La CTF/FCE et ses organisations membres et associées de toutes les régions du Canada n'ont jamais cessé de militer pour l'adoption de pratiques exemplaires et de mesures de sécurité, et ce n'est pas aujourd'hui qu'elles vont le faire. Le moment est venu pour que le gouvernement fédéral intervienne davantage pour préserver l'avenir de nos systèmes d'éducation dans l'intérêt des générations actuelles et futures.

Le variant Omicron et le tourbillon d'efforts des provinces et des territoires pour en venir à bout révèlent à quel point nous avons besoin d'un soutien national dans un dossier de compétence provinciale. Le gouvernement fédéral est intervenu en finançant la distribution des tests de dépistage rapide et l'amélioration des systèmes de ventilation, mais le système d'éducation publique financée par l'État a besoin de plus. Il lui faut une réponse nationale à une crise nationale.

Sam Hammond
Président de la CTF/FCE

La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants

Fondée en 1920, la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants est la voix nationale de la profession enseignante. Alliance nationale d'organisations provinciales et territoriales de l'enseignement, elle représente plus de 365 000 enseignantes et enseignants des écoles élémentaires et secondaires au Canada.

SOURCE Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants


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