Le Lézard
Sujets : Lois fédérales et d'états, Première Nation, CPG, DEI

Québec solidaire propose une Loi sur les langues autochtones


WENDAKE, QC, le 8 oct. 2021 /CNW Telbec/ - En conférence de presse à Wendake, les porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois, ont demandé au gouvernement Legault d'adopter une Loi sur les langues autochtones en collaboration avec les représentants des nations autochtones pour marquer le début, en 2022, de la Décennie internationale des langues autochtones. Québec solidaire propose notamment de créer un « OQLF des langues autochtones », la Maison des langues autochtones.

« Cet automne, l'Assemblée nationale va enfin poser des gestes importants pour protéger le français. Je demande à François Legault et au ministre Lafrenière d'ouvrir un autre chantier avec les Premières Nations et Inuit pour réparer des siècles d'assimilation et protéger concrètement les onze langues autochtones. Le statu quo, c'est des langues en voie de disparition et des locuteurs laissés à eux-mêmes dans nos services publics. Après le réveil collectif des dernières années, ce n'est plus acceptable. Le gouvernement du Québec a déjà reconnu sa responsabilité à l'égard des langues autochtones: maintenant, il y a urgence d'agir » a martelé Manon Massé.

« Pour moi et pour beaucoup d'Autochtones, l'apprentissage de notre langue ancestrale, parfois menacée d'extinction, est une façon de nous réapproprier notre culture, notre histoire, mais aussi notre façon traditionnelle de voir le monde. Chaque langue a sa particularité, ses tournures et son lexique. C'est plus que des mots, des termes ou des verbes, c'est une question de vitalité culturelle des Premières nations au Québec », a déclaré Benjamin Gingras, membre de la Commission nationale autochtone de Québec solidaire issu de la communauté anishnabe de Timiskaming First Nation.

Pour Gabriel Nadeau-Dubois, François Legault doit prouver qu'il est prêt à agir pour la réconciliation, après deux semaines marquées par son déni du racisme systémique vécu par les Autochtones.

« Quand François Legault oppose la défense du Québec à la défense des nations autochtones, personne n'est dupe. Le peuple québécois est le mieux placé en Amérique du Nord pour comprendre l'angoisse de perdre sa langue et l'urgence de la protéger. Québec solidaire va mener la bataille du français tout en reconnaissant le droit des Premières Nations et Inuit de vivre dans leurs langues. J'espère que la CAQ va saisir cette opportunité de faire alliance », a soutenu M. Nadeau-Dubois.

En juin dernier, Manon Massé faisait adopter à l'unanimité une motion qui, pour la première fois, impose au gouvernement du Québec une part de responsabilité quant à la protection et la promotion des langues autochtones.

Créer une Maison des langues autochtones

Québec solidaire propose de rédiger et d'adopter une Loi sur les langues autochtones, en collaboration avec les Premières Nations et Inuit. Cette Loi reposerait sur trois piliers:

1.

Reconnaître un statut particulier aux langues autochtones.



2.

Établir les droits linguistiques des Premières nations et Inuit, notamment dans les services publics québécois, en offrant par exemple l'accès à des traducteurs dans les hôpitaux ou l'affichage en langue autochtone dans les palais de justice là où la population le justifie.

Rappelons que cinq appels à l'action de la Commission Viens invitent le gouvernement à systématiser la traduction, l'interprétariat, l'affichage et la communication dans les services publics, là où la population le justifie. Le gouvernement Legault s'est engagé à les suivre.

3.

Fonder une Maison des langues autochtones, dirigée par une équipe autochtone, avec comme mandat de revitaliser, protéger, valoriser et promouvoir les 11 langues autochtones.

Cet équivalent de l'Office québécois de la langue française pour langues autochtones serait chargé de soutenir les organismes qui offrent des cours de langues autochtones ou des programmes d'immersion. En outre, il aurait comme mission d'augmenter la visibilité des langues autochtones dans l'espace public.

SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire



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