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Le vapotage 3X plus populaire chez les jeunes que chez les adultes : De nouvelles données québécoises réfutent le portrait du vapotage avancé par l'industrie et les commerçants


MONTRÉAL, le 21 mai 2021 /CNW Telbec/ - Contrairement aux dires de l'Association canadienne du vapotage qui avance que « la grande majorité des usagers sont des adultes de 40, 50 ou 60 ans qui ont arrêté de fumer la cigarette grâce à ça », de nouvelles données de l'Enquête québécoise sur le tabac et les produits du vapotage (EQTPV) publiée hier par l'Institut de la statistique du Québec montrent non seulement que la consommation de produits de vapotage est « largement plus répandue » chez les jeunes que chez les adultes, mais également que seul 1 fumeur sur 5 qui tentent d'arrêter a recours aux produits de vapotage.

Pour adultes seulement?

« Les données de l'ISQ invalident l'image idéalisée du vapotage que mettent de l'avant les fabricants et commerçants, selon qui les cigarettes électroniques seraient destinées aux fumeurs adultes qui cherchent à réduire leurs risques, et non pas aux non-fumeurs ou aux jeunes, » commente Flory Doucas, codirectrice et porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac. « En effet, les nouvelles statistiques montrent que le vapotage est trois fois plus populaire chez les jeunes que chez les adultes. »

Outil de réduction des méfaits?

« Ces données contredisent également l'argument selon lequel le vapotage serait avant tout un outil de réduction des méfaits, » poursuit la porte-parole. « Ce que les promoteurs des cigarettes électroniques omettent de mentionner, c'est que parmi les vapoteurs adultes (dont la majorité cherche à arrêter de fumer), près de la moitié continue de fumer, ce qui les exposent à des risques encore plus importants que ceux associés uniquement au tabagisme. » 

« Pour que le vapotage produise véritablement une réduction des méfaits, notamment au niveau populationnel, il faudrait que leurs usagers soient principalement des fumeurs qui cessent complètement de fumer, ce qui n'est manifestement pas le cas. » 

« De plus, beaucoup de fumeurs qui cessent grâce au vapotage demeurent dépendants à la nicotine et nécessitent une tout autre démarche de cessation. » En effet, les nouvelles données montrent que près de la moitié des vapoteurs (43%) songe à arrêter de vapoter et près du tiers (31%) parmi ceux-ci envisage d'utiliser des aides thérapeutiques ou des services spécialisés pour y arriver!

Urgence d'agir pour protéger les jeunes

Selon la Coalition, les données recueillies auprès de 14,667 fumeurs et vapoteurs québécois en 2020 confirment de nouveau la légitimité et l'urgence de mettre en oeuvre un encadrement réglementaire pour mieux contrer le vapotage chez les jeunes tel qu'annoncé par le ministre de la Santé Christian Dubé en décembre dernier. Les deux mesures envisagées, soit l'interdiction des saveurs (autre que celle du tabac) et une limite sur la teneur en nicotine, constituent des mesures longtemps attendues spar les groupes et intervenants en santé.

« La dépendance à la nicotine de milliers de jeunes est un prix trop élevé pour justifier la vente libre des liquides de vapotage aromatisés alors que les cigarettes électroniques sont utilisées par à peine un fumeur sur cinq. À la veille de la rentrée scolaire post-pandémie, il importe de fournir aux jeunes un environnement qui ne les expose plus aux pièges et tentations mises de l'avant par l'industrie du vapotage qui contribuent au recrutement de nouvelles générations vers la dépendance à la nicotine. Nous espérons que ces chiffres accablants pousseront le gouvernement à agir rapidement dans l'intérêt du public, et surtout des jeunes, en interdisant les liquides de vapotage à très hautes concentrations de nicotine de même que ceux qui sont aromatisés avez des saveurs populaires chez les jeunes, comme les saveurs de baies, de mangue et celles au goût de menthe, » conclut madame Doucas.

Cinq principaux constats tirés des nouvelles données québécoises:

  1. Au Québec, le vapotage est au moins trois fois plus populaire chez les jeunes que chez les adultes : 18% des adolescents (15-17 ans) vapotent, comparativement à 5% chez les 25-35 ans et 2% chez les 35-65 ans. Chez les jeunes adultes de 18-24 ans, c'est 15% qui vapotent.
  2. Parmi les fumeurs ayant essayé d'arrêter, seulement 1 sur 5 se rabat sur les produits de vapotage. La plus grande proportion (38%) a utilisé des aides pharmacologiques, pendant que 22% ont cherché de l'aide auprès de professionnels ou de services spécialisés.
  3. Plus de 4 vapoteurs sur 10 (43%) ont l'intention d'arrêter de vapoter au cours des six prochains mois, avec environ un tiers d'entre eux (31%) qui envisage de recourir à des aides ou des services spécialisés.
  4. Parmi les adultes (25 ans+) qui vapotent, près de la moitié (47%) fume de manière concomitante.
  5. Parmi les jeunes et jeunes adultes (15-24 ans) qui vapotent, près du tiers (28%) fume.

Constats pertinents venant d'autres enquêtes :

SOURCE Coalition québécoise pour le contrôle du tabac



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