MONTRÉAL, le 15 avril 2021 /CNW Telbec/ - Dire que l'approvisionnement en équipements de protection individuelle (EPI) - masques, visières, gants, blouses, etc. - a constitué l'un des enjeux majeurs de la première vague de la pandémie de la COVID-19 relève de l'euphémisme. Dans cette course contre la montre, tous les pays industrialisés se sont arraché les mêmes produits pour répondre à des besoins de plus en plus criants. Mais un an plus tard, avec le recul, quelles leçons peut-on tirer de cette crise logistique? Le Québec aurait-il pu faire autrement? C'est justement pour mieux comprendre les décisions prises par les différents acteurs logistiques du Québec que le Centre sur la productivité et la prospérité - Fondation Walter J. Somers (CPP) a confié aux chercheurs Jacques Roy et Martin Beaulieu le mandat de réaliser une étude sur la gestion des EPI dans le réseau québécois de la santé.
« Par le biais d'entrevues menées auprès de décideurs logistiques du secteur de la santé, nous avons d'abord reconstitué le fil des événements et des actions survenus lors de la première vague, soit au moment où les défis d'approvisionnement en EPI s'avéraient les plus grands, explique Jacques Roy, professeur titulaire à HEC Montréal et spécialiste de la chaîne logistique. Nous avons ensuite analysé ces données afin de formuler des constats et des recommandations visant à aider les décideurs publics à adopter de meilleures pratiques de gestion de la chaîne logistique. »
Une crise avant la crise
La chronologie des événements révèle notamment que bien avant que la pandémie de la COVID-19 ne frappe le Québec, une crise logistique entourant les équipements de protection individuelle sévissait déjà. En raison des caractéristiques de la chaîne logistique des EPI (stratégie de bas coûts, production délocalisée en Asie) et d'événements conjoncturels (Nouvel An chinois, Wuhan principale zone industrielle de production des EPI et épicentre de la pandémie), la fenêtre d'opportunité pour sécuriser des stocks d'EPI était devenue très étroite. Même en la saisissant, il aurait été impossible d'obtenir suffisamment de stocks pour répondre à une demande qui allait bondir dans tous les établissements de santé du Québec. Dès février, il semblait donc évident que les fournisseurs habituels du réseau ne pourraient suffire à la demande.
Plus spécifiquement, les chercheurs ont identifié quatre lacunes qui auraient nui à la pleine efficacité du processus d'approvisionnement des EPI en contexte de pandémie: une gestion par consensus mal adaptée en temps de crise, des systèmes d'information peu conformes aux activités logistiques, des relations avec les fournisseurs se limitant aux transactions et des systèmes de gestion de la performance embryonnaires.
Quelques recommandations
À la lumière de ces constats, les chercheurs ont formulé des recommandations en s'appuyant sur des pratiques exemplaires.
« Ces recommandations s'inscrivent d'abord dans le développement d'un système de gestion visant à atténuer les impacts d'une pandémie mais elles visent aussi à rehausser la performance de la chaîne logistique du secteur de la santé au quotidien, ce qui assurera leur pérennité en prévision d'une prochaine crise », concluent les auteurs Jacques Roy et Martin Beaulieu.
Pour en savoir plus :
À propos du Centre sur la productivité et la prospérité - Fondation Walter J. Somers
Le Centre sur la productivité et la prospérité - Fondation Walter J. Somers mène une double mission. Il se consacre d'abord à la recherche sur la productivité et la prospérité en ayant comme principal sujet d'étude le Québec. Ensuite, il veille à faire connaître les résultats de ses travaux par des activités de transfert et d'éducation. www.hec.ca/cpp - [email protected]
À propos de la Fondation Walter J. Somers
En hommage au fondateur de l'entreprise Walter Technologies pour surfaces, la famille Somers a mis sur pied la Fondation Walter J. Somers. À travers différents dons, la Fondation perpétue l'héritage familial d'engagement envers la communauté et contribue à la prospérité de la société québécoise, d'abord en veillant à améliorer sa productivité, mais également en appuyant l'excellence dans l'éducation des jeunes.
SOURCE HEC Montréal - Centre sur la productivité et la prospérité
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