Le Lézard
Classé dans : L'environnement
Sujets : Lois fédérales et d'états, Enjeux environnementaux, Première Nation, Plaidoyer (politique), CFG

Front commun U.S.-CANADA vs Hydro-Québec


Des Premières Nations américaines et canadiennes en appellent à MM. Biden et Trudeau afin de bloquer le projet d'Hydro-Québec de construire une ligne de transmission vers le Massachusetts

INDIAN ISLAND, Maine, le 30 mars 2021 /CNW Telbec/ - La Nation Penobscot du Maine, appuyée au Labrador par la "Innu Nation" et au Québec par les Premières Nations de Pessamit (Innu), Wemotaci (Atikamekw), Pikogan, Kitcisakik et Lac Simon (Anishnabek), ont porté leur cause à la Maison Blanche et devant le premier ministre du Canada, afin de dénoncer le projet d'Hydro-Québec de construire une ligne de transmission hydroélectrique passant par le Maine jusqu'au Massachussetts. Ensemble, ils demandent au président Biden et au premier ministre Trudeau d'empêcher la société d'État québécoise de réaliser des profits de plusieurs milliards sans avoir consulté ni compensé les Premières Nations sur les territoires ancestraux desquels est produite cette électricité et où on envisage de la faire passer.

Rappelons qu'Hydro-Québec prévoit acheminer son hydroélectricité via son projet Appalaches-Maine jusqu'à la frontière américaine puis en empruntant la ligne de transmission de la New England Clean Energy Connect (NECEC) qui, une fois construite, ferait le lien avec le réseau de la Nouvelle-Angleterre. Plusieurs Premières Nations au Canada et aux États-Unis seraient directement affectées par ces projets.

Selon le Grand Chef Etienne Rich ("Innu Nation" du Labrador), le Chef Jean-Marie Vollant (Innu de Pessamit), le Chef François Néashit (Atikamekw de Wemotaci) et les Chefs Monik Kistabish, Adrienne Jérôme et Régis Pénosway (Anishnabek de Pikogan, Lac Simon et Kitcisakik) :  « Il est odieux que nous soyons aujourd'hui forcés de demander aux plus hautes instances américaines de faire respecter nos droits alors que ce serait aux gouvernements canadien et québécois de le faire. C'est pourquoi nous avons également fait parvenir une lettre adressée cette fois au premier ministre Trudeau. »

Du côté américain, Kirk Francis, Chef de la Nation Penobscot, affirme  dans sa lettre à la Maison Blanche : « Le "U.S. Army Corps of Engineers" a ignoré ses responsabilités ainsi que la demande de consultation que nous avions formulée. Il a donné son approbation au projet NECEC les yeux bandés. » Il explique que la construction d'une ligne de transmission impliquerait un important déboisement  qui aurait pour effet d'exposer à la chaleur de nombreux ruisseaux et cours d'eau. Cela menacerait la pérennité des populations d'omble de fontaine et de plusieurs autres espèces dans différents habitats.

Dans sa lettre au premier ministre Trudeau, M. Francis explique que les Penobscot se sont toujours opposés au projet NECEC car celui-ci va à l'encontre des principes de précaution et de restauration qu'ils appliquent si activement. « En tant que peuple riverain, les membres de notre Première Nation entretiennent des liens spirituels et culturels avec la rivière, dit-il. La qualité de l'eau est donc pour nous d'une grande importance. Récemment, nous avons joué un rôle majeur dans des projets d'assainissement de la rivière Penobscot en contribuant, notamment, à la réduction de la pollution par le mercure et les dioxines et en favorisant la réintroduction de l'alose savoureuse et du saumon atlantique. »

L'électricité destinée aux États-Unis proviendrait de 33 centrales hydroélectriques aménagées inconstitutionnellement en territoire ancestral Innu, Atikamekw et Anishnabek au Québec. Une large portion proviendrait également de la centrale hydroélectrique de Churchill Falls, au Labrador, dont la construction a entraîné l'ennoiement désastreux de milliers de kilomètres en territoire Innu sans que la  "Innu Nation" ne soit jamais compensée par Hydro-Québec.

Des deux côtés de la frontière, on rappelle également que le projet de ligne de transmission n'a donné lieu à aucun processus d'approbation auprès des Premières Nations concernées, ni à la moindre compensation, pas plus qu'à de quelconques démarches de précaution ou de transparence.

Dans leur lettre à l'administration Biden, les Chefs américains et canadiens demandent la suspension du permis présidentiel autorisant le projet NECEC, ainsi que la réalisation d'une étude d'impact qui tiendrait compte des préoccupations éthiques des Premières Nations avant de procéder à la construction de la ligne.

En plus de porter leur cause vis-à-vis les plus hautes instances américaines et canadiennes, le Grand Chef de la "Innu Nation" et les Chefs de la Coalition Innu-Atikamekw-Anishnabek avertissent que les Américains font actuellement l'objet d'une campagne publicitaire de plus de 10 millions de dollars, orchestrée et financée par Hydro-Québec aux États-Unis, destinée à influencer les électeurs du Maine à voter pour le projet NECEC lors d'un futur référendum. Ils demandent s'il ne s'agirait pas là d'ingérence politique dans les affaires d'un autre pays.

Dans leur lettre au premier ministre Trudeau, les chefs du Québec et du Labrador mettent l'accent sur les violations, par Hydro-Québec, de leurs droits constitutionnels et de l'indifférence affichée par celle-ci envers plusieurs articles de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones (DDPA) qui, rappelons-le, sera bientôt loi au Canada. « Depuis des décennies, disent-ils, Hydro-Québec et le gouvernement du Québec ont ignoré nos requêtes maintes fois répétées, de s'assoir avec nous et de négocier. Ils prétendent offrir une énergie verte aux consommateurs américains, tout en réalisant des profits de plusieurs milliards aux frais des peuples autochtones dont ils exploitent outrageusement les terres ancestrales. Cela a assez duré! Nous demandons aux gouvernements canadien et américain d'intervenir en notre nom.»

SOURCE Coalition Innu-Atikamekw- Anishnabek/Innu Nation/Penobscot Nation


Ces communiqués peuvent vous intéresser aussi

à 02:00
Speeki, un leader mondial dans le domaine des logiciels et de l'assurance pour la gestion et le reporting des performances ESG et de développement durable, a annoncé le lancement de nouvelles fonctionnalités de reporting dans son logiciel afin de...

24 avr 2024
Les 16 et 17, le sommet BloombergNEF (BNEF) s'est tenu à New York, aux États-Unis. Le sommet BNEF rassemble des professionnels de l'énergie, de la finance et de la technologie afin de faciliter l'échange d'idées, d'informations et de relations....

24 avr 2024
Parker Aerospace, une branche commerciale de Parker Hannifin Corporation, le leader mondial des technologies du mouvement et du contrôle, participera au consortium HyFIVE, composé de partenaires industriels et universitaires qui développent un...

24 avr 2024
L'honorable Gary Anandasangaree, ministre des Relations Couronne-Autochtones, fera une annonce et tiendra un point de presse à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, pour souligner les investissements du budget fédéral dans la création de bons emplois tout...

24 avr 2024
Northvolt a déposé un avis de projet au ministère de l'Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCP), une première étape dans le processus menant à la tenue de consultations publiques du BAPE sur Revolt,...

24 avr 2024
L'Additive Manufacturer Green Trade Association (« AMGTA »), un groupe de défense mondial axé sur la promotion des pratiques durables de l'industrie de la fabrication additive, a annoncé aujourd'hui les résultats préliminaires d'un projet de...



Communiqué envoyé le et diffusé par :