Le Lézard
Sujets : Sécurité publique, Plaidoyer (politique), MAT

CDVQ - Les saveurs dans le vapotage doivent rester


Des études confirment leur utilité dans la lutte au tabagisme.

MONTRÉAL, le 18 févr. 2021 /CNW Telbec/ - Le débat sur les saveurs dans le vapotage est au coeur de l'actualité depuis que le gouvernement du Québec a annoncé son intention de restreindre davantage le vapotage, notamment par une interdiction de toutes les saveurs, sauf celle du tabac dans les liquides de vapotage. Certains groupes qui militent contre le vapotage occupent les tribunes citant des études obsolètes. La Coalition des droits du vapoteurs du Québec (CDVQ) souhaite faire le point sur cette situation.

Il est tristement vrai que la plupart des fumeurs qui essaient le vapotage pour cesser de fumer échoueront, mais cet argument est un subtil sophisme puisque ce constat est également vrai pour tous les produits d'abandon tabagique disponibles sur le marché. Ce que les opposants omettent de mentionner, c'est que lorsque comparé aux timbres et gommes, le vapotage peut jusqu'à doubler les taux de réussite. À titre d'exemple, un essai randomisé de près de 900 fumeurs financé par le ministère de la santé au Royaume-Uni a observé que les taux d'abstinence soutenus pendant 1 an étaient de 18 % dans le groupe randomisé aux cigarettes électroniques comparé à seulement 9,9% dans celui randomisé aux substituts de nicotine.1

En effet, dans sa plus récente revue de la littérature scientifique, le prestigieux Cochrane Tobacco Addiction Group2 conclut que la vapoteuse est 69% plus efficace pour la cessation tabagique que les traitements de remplacement de nicotine tels les gommes ou les timbres.

Permettez-nous aussi de citer deux cardiologues québécois réputés, le Dr Martin Juneau, de l'Institut de cardiologie de Montréal, et le Dr Paul Poirier, de l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, avec l'aval de plus de 400 cardiologues de l'Association des cardiologues du Québec, qui ont témoigné en 2015 devant les membres de la Commission de la santé et des services sociaux de l'Assemblée nationale du Québec, en affirmant que « la cigarette électronique doit être vue, si on joue bien nos cartes, comme une solution, pas un problème »3.

En plus de leurs compétences scientifiques, ces deux experts ont de l'expérience concrète sur le terrain, avec de vrais patients pour qui la cigarette électronique leur a permis d'arrêter de fumer et surtout, de ne pas recommencer. Ce ne sont pas des « cas anecdotiques », comme l'ont mentionné avec une teinte de mépris, certains groupes au cours des derniers jours.

Il est bien vrai que nombreux sont ceux qui continuent de vapoter, même après un sevrage tabagique réussi. Et alors ? Le vapotage est d'abord et avant tout un outil de réduction des méfaits du tabac. Le vapotage ne représente qu'une petite fraction des risques liés au tabagisme. Rappelons que la nicotine n'est pas responsable des maladies liées au tabac ou des décès ; c'est le goudron créé par la combustion qui tue. De plus, rien n'empêche les vapoteurs d'éventuellement mettre fin à leur consommation de nicotine, pas plus que les fumeurs. Entre-temps, le vapotage est incontestablement un moyen beaucoup moins nocif de satisfaire leur dépendance à la nicotine.

Les saveurs augmentent les taux de succès
La disponibilité de saveurs de vapotage est un élément-clé dans l'adoption du vapotage par les fumeurs. Une étude du Yale School of Public Health4 conclut que l'utilisation des saveurs non tabagiques augmentent 2,3 fois les chances d'une cessation tabagique réussie comparée à ceux qui utilisent des cigarettes électroniques aromatisées au tabac, tout en n'étant pas associées à une plus grande initiation au tabagisme chez les jeunes.

Un autre élément amené dans le débat est la notion du « dual use ». Les opposants affirment que fumer et vapoter (le « dual use ») est pire que le fait de fumer seulement mais en fait, la science est loin d'être aussi catégorique. Une étude publiée ce mois-ci confirme que « le tabagisme semble être le principal facteur d'exposition aux substances toxiques chez les utilisateurs doubles, avec peu ou pas d'effet de l'utilisation de la cigarette électronique »5. Il y a aussi lieu de souligner que le « dual use » est justement plus fréquent chez les vapoteurs qui utilisent des produits aromatisés au tabac. C'est pourtant la seule saveur que les différents groupes et la Santé publique, souhaitent conserver, contrairement aux vapoteurs exclusifs qui préfèrent les saveurs fruitées6.

En ce qui a trait à l'utilisation par les jeunes, nous sommes tous d'accord. Les règles doivent être très strictes pour empêcher les jeunes d'avoir accès au produit. Nous attirons cependant votre attention sur le fait que puisque la vente de produits de vapotage est interdite aux mineurs, les produits qu'ils se procurent proviennent majoritairement d'achats ou de prêts auprès d'un ami ou d'un membre de la famille7. Les groupes devraient mettre de la pression sur les autorités gouvernementales qui les financent8 afin qu'ils éduquent la population face à cet enjeu.

Enfin, les Drs Juneau et Poirier ont évoqué l'exemple de l'autorité de santé publique en Angleterre qui était très réticente face au vapotage, mais qui s'est finalement rendue à l'évidence et a reconnu que cette pratique fait baisser le taux de tabagisme chez les fumeurs et qu'« il ne renormalise pas le tabac chez les jeunes ». Il en va de même en France où l'on n'a pas constaté d'explosion des ventes de tabac chez ces derniers, mais plutôt à une diminution incessante. De fait, « plus la cigarette électronique prend du marché, plus le tabagisme baisse. Et, chez les jeunes, c'est la même chose » ont-ils conclu.

La Coalition des droits des vapoteurs du Québec (CDVQ) croit que la direction de la santé publique du Québec devrait sortir sa tour d'ivoire et écouter les médecins cliniciens et autres spécialistes qui travaillent quotidiennement sur le terrain, avec du vrai monde. Il faut laisser les saveurs dans le vapotage.

____________________________________

1 New England Journal of Medicine. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1808779
2 https://www.cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.1002/14651858.CD010216.pub4/full
3 https://vimeo.com/504904526
4 Associations of Flavored e-Cigarette Uptake With Subsequent Smoking Initiation and Cessation, Yale School of Public Health, 2020
5 https://academic.oup.com/ntr/advance-article/doi/10.1093/ntr/ntaa252/6137697?login=true
6  https://academic.oup.com/ntr/article/22/10/1831/5843872
7 https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/enquete-canadienne-tabac-nicotine/sommaire-2019.html
8
https://www.journaldequebec.com/2020/06/06/mysterieuses-indemnites-pour-un-lobby

SOURCE Coalition des droits des vapoteurs du Québec



Communiqué envoyé le et diffusé par :