Le Lézard
Sujets : Politique intérieure, Sécurité publique, Plaidoyer (politique), CMG

Suite à l'affaire Camara - Ensemble Montréal exige le déploiement immédiat de caméras portatives au SPVM


MONTRÉAL, le 7 févr. 2021 /CNW Telbec/ - Deux ans après le refus de l'administration Plante de procéder au déploiement de caméras portatives pour les policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Ensemble Montréal revient à la charge et exige que les caméras soient implantées dans les délais les plus brefs au sein du SPVM.

Selon l'Opposition officielle, l'implantation de cet outil technologique contribuera à éviter des arrestations arbitraires comme celle qui a entaché la réputation de Mamadi III Fara Camara, lui faisant passer six jours en prison alors qu'il était innocent. Les caméras portatives permettront également de restaurer la confiance des Montréalaises et Montréalais envers leurs policiers et à diminuer le profilage racial. 

«Ça va faire le niaisage ! Ça fait deux ans qu'on demande à l'administration Plante d'agir ; à chaque fois, elle trouve des excuses. On a déjà fait un projet-pilote en 2016, ça n'en prend pas un deuxième ou un troisième ! Se refugier derrière un faux problème de financement, attendre après Québec, ce n'est pas la bonne solution. Montréal a les moyens de restaurer la confiance de ses citoyens envers le SPVM. Les caméras portatives font l'unanimité ; il faut cesser de jouer à l'autruche et les déployer sur le territoire montréalais », a déclaré Lionel Perez, Chef de l'Opposition officielle.

Rappelons que c'est sous l'ancienne administration que le projet pilote sur les caméras portatives avait été implanté en 2016. Depuis l'arrivée en poste de Projet Montréal, Ensemble Montréal  a fait de la transparence du SPVM envers la population, un de ses enjeux prioritaires, particulièrement afin de rétablir les ponts avec les citoyennes et citoyens racisés.

Le conseiller Abdelhaq Sari, porte-parole d'Ensemble Montréal en matière de sécurité publique, abonde dans le même sens : « Il faut de l'imputabilité pour tous, nous entendons ce que veut la population, cette dernière veut des résultats ; se sentir en sécurité auprès des policiers. D'ailleurs, les caméras portatives protégeront les policiers eux-mêmes des fausses plaintes. Cet outil, mis à l'épreuve par plusieurs autres services de police à travers l'Amérique du Nord, est bénéfique pour l'ensemble des Montréalais.»

D'ailleurs, durant les derniers jours, en pleine conférence de presse, le directeur du SPVM, M. Sylvain Caron, s'est prononcé en faveur du port des caméras portatives pour ses troupes. Tous les acteurs du milieu semblent également accorder leur soutien à la mise en place des caméras portatives, y compris les groupes de pression qui militent pour les droits des minorités montréalaises.

Une volonté politique réelle

« Nous n'abandonnerons pas tant que l'administration Plante ne cèdera pas. La mairesse doit arrêter de se défiler. Les Montréalaises et les Montréalais de toutes les origines doivent se sentir à l'abri de la répression policière dans leur ville. Les événements tragiques des derniers jours impliquant M. Camara démontrent qu'il faut agir maintenant, c'est pour le bien de tous. Nous n'accepterons plus les vaines excuses et les paroles creuses de Valérie Plante», a conclu M. Perez.

La motion sera débattue lors du conseil municipal du 22 février prochain.

Motion de l'Opposition officielle

65.01


Séance du Conseil municipal du 22 février 2021 




Motion pour implanter immédiatement les caméras portatives de façon permanente sur les policiers SPVM



Attendu que, dans une optique d'imputabilité, de responsabilité, de transparence et de renforcement de la confiance du public envers leur service de police, des villes comme New York, Chicago, Los Angeles, Albuquerque, Fort Worth, Oakland, Calgary et Toronto ont choisi d'implanter les caméras portatives;



Attendu que plusieurs études aux États-Unis font état d'une diminution significative de l'usage de la force dans les interpellations policières et des plaintes associées lorsque les policiers portent des caméras corporelles;



Attendu que le nombre d'interpellations effectuées par le Service de police de la Ville de Montréal (SVPM) a grimpé de 143 % entre 2014 et 2017, alors qu'il n'y a pas eu de hausse notable du nombre d'incidents criminels sur le territoire montréalais;



Attendu que depuis 2010, des rapports sur les pratiques de profilage et d'interpellation ainsi que des plans stratégiques pour contrer le profilage racial se sont succédés au sein du SPVM sans pour autant donner des résultats concluants;



Attendu qu'entre mai 2016 et avril 2017, le SPVM a mis en place un projet pilote visant à équiper ses policiers de caméras portatives;



Attendu que lors du projet pilote, les enquêteurs ont utilisé les enregistrements vidéo pour améliorer les pratiques policières tel que le rapporte le document du SPVM;



Attendu que les résultats du projet pilote montrent que 69 % des patrouilleurs du SPVM reconnaissent que les caméras portatives peuvent être utiles notamment pour renforcer leur témoignage à la cour;



Attendu que depuis la fin du projet pilote du SPVM, la technologie des caméras corporelles et du stockage des données s'est améliorée;



Attendu que les vidéos agissent comme un outil supplémentaire pour compléter les rapports d'événements des policiers, facilitent le partage de la preuve avec les procureurs de la Couronne, améliorent la perception du public sur le rôle des policiers et diminuent les recours vexatoires ou non fondés contre les policiers;



Attendu que les captations vidéo complètes d'une interpellation ou intervention policière permettront non seulement d'aider les citoyens, les policiers, les instances disciplinaires, déontologiques et judiciaires à éclaircir les circonstances d'une interpellation ou d'une intervention, mais aussi d'inciter les victimes d'abus à porter plainte et à remettre en question un comportement discriminatoire d'un policier;



Attendu que le déploiement à grande échelle des caméras portatives permettra de mettre en place une mesure concrète pour contrer le profilage racial au SPVM et rehausser la confiance du public envers le travail des policiers montréalais;



Attendu que les amendements de l'administration à la motion de l'Opposition officielle en février 2020 font en sorte que les Montréalaises et Montréalais doivent attendre l'aval d'un projet pilote de déploiement de caméras portatives par le gouvernement du Québec sur un enjeu où la Ville de Montréal a l'entière compétence;



Attendu que l'heure des projets pilotes est révolue, qu'il est temps de passer à l'action et de mettre fin au statu quo des pratiques policières actuelles qui semblent engendrer des comportements de profilage racial au SPVM;



Attendu que l'administration a voté contre l'amendement au Plan décennal d'immobilisations 2021-2030 présenté par l'Opposition officielle visant à financer l'implantation des caméras portatives lors de la séance extraordinaire du Conseil municipal du 9 décembre 2020;



Attendu que le port des caméras portatives par les agents du SPVM aurait contribué à empêcher la mise en accusation à l'endroit de M. Mamadi III Fara Camara et prévenir cette grave erreur judiciaire menant à l'arrêt des procédures par le Directeur des poursuites criminelles et pénales;



Attendu que lors d'une conférence de presse le 4 février dernier, le directeur du SPVM, M. Sylvain Caron, a affirmé que le service qu'il dirige est prêt à ce que les caméras portatives soient déployées sur les policiers;



Attendu qu'il y a urgence d'agir pour s'assurer que des arrestations comme celles de Me Kwado D. Yeboah et M. Mamadi III Fara Camara n'aient plus lieu;



Il est proposé par

Abdelhaq Sari, Conseiller de la Ville du district de Marie-Clarac;




Appuyé par

Josué Corvil, Conseiller de la Ville du district de Saint-Michel;



Marvin Rotrand, Conseiller de la Ville du district de Snowdon;




Que l'administration actuelle débute immédiatement l'implantation graduelle et permanente des caméras portatives sur les policiers tout en respectant la vie privée et la protection des renseignements personnels des individus;



Que l'administration convoque, dans les plus brefs délais, des séances extraordinaires du Conseil d'agglomération et du Conseil municipal afin d'amender le Plan décennal d'immobilisations 2021-2030 en conséquence.

 

SOURCE Ville de Montréal - Opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Montréal



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