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L'Association canadienne de vapotage (CVA) répond à la politique proposée par le ministre Christian Dubé


MONTRÉAL, 10 déc. 2020 (GLOBE NEWSWIRE) -- À la suite des recommandations formulées dans le rapport du directeur national de la santé publique publié ce matin, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a déclaré son intention de mettre en oeuvre plusieurs interdictions et restrictions pour mieux encadrer le vapotage.

La CVA a toujours été en faveur des mesures de protection de la jeunesse et a travaillé avec de nombreux gouvernements pour créer un cadre réglementaire qui trouve un équilibre entre la protection de la jeunesse et l'accès aux adultes. Bien que notre organisation soit d'accord avec certaines des recommandations avancées, d'autres auront la conséquence involontaire de pousser les ex-fumeurs à fumer et de dissuader un certain nombre de fumeurs actuels de passer à un produit beaucoup moins nocif.

Bien que la CVA félicite le ministre Dubé pour ses initiatives visant à protéger les jeunes, une politique efficace n'interdit pas complètement ces produits, mais limite plutôt leur vente aux magasins spécialisés réservés aux adultes de 18 ans et plus et qui, de l'aveu même du gouvernement du Québec, répondent à des normes élevées de conformité en matière vérification de l'âge et du refus d'accès aux mineurs.

Il existe des données significatives suggérant que les concentrations élevées de nicotine sont le principal moteur de la consommation chez les jeunes. Cependant, comme cela a été démontré en Ontario et en Colombie-Britannique, le problème n'est pas seulement des concentrations élevées de nicotine, mais un accès sans restriction à ces produits. Il existe un certain nombre de fumeurs adultes qui utilisent des produits à forte teneur de nicotine pour éviter de rechuter vers le tabac combustible. Une politique efficace n'interdit pas complètement ces produits mais restreint plutôt la vente aux magasins spécialisés dont l'accès est limité aux 18 ans et plus. Ce faisant, les points d'accès pour les jeunes sont éliminés.

La CVA est entièrement d'accord d'interdire l'ouverture de nouveaux points de vente à moins de 250 mètres d'une école. Il s'agit d'une mesure appropriée pour empêcher les étudiants majeurs de faire un achat pour leurs pairs mineurs. De plus, nous sommes d'accord avec les mises en garde, les risques pour la santé et les emballages peu attrayants, mais ces recommandations sont déjà traitées par la Loi fédérale sur le tabac et les produits de vapotage (TVPA). La TVPA exige que les produits de vapotage vendus au Canada doivent contenir des mises en garde précises sur la santé, des déclarations au niveau de la dépendance, et interdit les emballages susceptibles d'être attrayants aux jeunes. En effet, tous les e-liquides réglementés actuellement disponibles sur le marché canadien ne sont pas attrayants aux jeunes.

C'est une erreur commune que les saveurs dans les produits de vapotage contribuent au vapotage chez les jeunes. Cet argument a été discrédité par les Centers of Disease Control and Prevention (CDC). Selon le rapport du CDC «Tobacco Product Use and Associated Factors Among Middle and Highschool Students», 77,7% des jeunes ont avoué qu'ils vapotaient pour des raisons autres que la disponibilité des saveurs de «menthe, bonbons, fruits ou chocolat.» La raison la plus courante d'utilisation chez les jeunes était: «J'étais curieux».

En outre, l'étude «Associations of Flavored e-Cigarette Uptake With Subsequent Smoking Initiation and Cessation», menée par des chercheurs de Yale, a conclu que les adultes qui ont commencé à vapoter des cigarettes électroniques à saveur non tabagique étaient plus susceptibles d'arrêter de fumer que ceux qui vapotaient la saveur tabac. Toujours selon les auteurs de cette étude, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour établir la relation entre les saveurs dans les produits de vapotage et le tabagisme pour orienter les politiques connexes. Les chercheurs ont poursuivi en déclarant: «Bien que les interdictions de saveur proposées soient bien intentionnées, elles ont des résultats désastreux. La législation sur les saveurs de vapotage doit prendre en compte les faits de la cessation tabagique et de la réduction des méfaits, et nous exhortons les législateurs contre l'application généralisée de telles interdictions.»

Pour bien comprendre le mal qu'une interdiction globale des saveurs peut engendrer pour la santé publique, nous n'avons qu'à nous tourner vers la Nouvelle-Écosse. Immédiatement après l'interdiction des saveurs dans les produits des vapotage est entrée en vigueur, les ventes de cigarettes ont connu une augmentation sans précédent. Si bien que le président de l'Association des dépanneurs en alimentation de l'Atlantique à publier une déclaration exhortant la Nouvelle-Écosse à réexaminer cette interdiction, compte tenu de la flambée spectaculaire des ventes de cigarettes. De plus, un sondage Abacus Data a révélé que près de 30% des vapoteurs adultes risquent de retourner au tabac combustible.

Compte tenu de l'intention du ministre Dubé de mettre en oeuvre une taxe spécifique au vapotage, la CVA rappelle que taxer un produit de réduction des méfaits est contre-productif et nuit à la santé publique. Toute taxe spécifique aux produits de vapotage aurait le même impact désastreux sur les taux de tabagisme qu'une interdiction des saveurs. Dans tous les cas où la taxation a été introduite, les taux de tabagisme ont augmenté en conséquence. Alors que de plus en plus de juridictions mondiales mettent en oeuvre une taxe sur les produits de vapotage, de plus en plus de données prouvent qu'une telle taxe est nuisible à la santé publique.

Par exemple, le Minnesota a mené une étude intitulée «The impact of E-cig taxes on smoking rates: Evidence from Minnesota» qui a révélé que la taxation des produits de vapotage entraînerait une augmentation de 8,1% de l'usage du tabac et une diminution de 1,4% de l'abandon du tabac. Elle a également constaté que si les produits de vapotage n'avaient pas été taxés, 32,400 adultes supplémentaires auraient cessé de fumer.

En outre, l'étude du National Bureau of Economic Research a également conclu que la taxation des produits de vapotage augmente les taux de tabagisme. «Alors que les taxes sur les cigarettes réduisent la consommation de cigarettes et les taxes sur les cigarettes électroniques réduisent l'utilisation de la cigarette électronique, elles ont également des interactions importantes les unes sur les autres. Les cigarettes électroniques et les cigarettes sont des substituts économiques. Donc, si vous augmentez les taxes sur un produit, vous augmentez l'utilisation de l'autre », a déclaré Michael Pesko, économiste de la santé et professeur adjoint à la Georgia State University.

Pesko et d'autres chercheurs se sont appuyés sur les données de vente de 35,000 détaillants à travers le pays pendant une période de sept ans et ont conclu que pour chaque augmentation de 10% des prix des produits de vapotage, les ventes des ces mêmes produits chutent de 26%. Cette taxation des produits de vapotage a entraîné une augmentation de 11% des ventes de cigarettes traditionnelles, ont conclu les chercheurs. "Nous estimons que pour chaque cartouche de vapotage qui n'est plus achetée en raison d'une taxe sur les produits de vapotage, 6.2 paquets de cigarettes supplémentaires sont achetés à la place", a déclaré Pesko. "L'impact sur la santé publique des taxes sur les cigarettes électroniques dans ce cas est probablement négatif."

La CVA respecte la mission de la du gouvernement du Québec qui est de protéger les jeunes de l'expérimentation à la nicotine et de la dépendance. Pourtant, il est essentiel que le gouvernement du Québec comprenne que la CVA partage cet objectif. Les entreprises de vapotage indépendantes ont été créées pour résoudre le problème créé par le tabac. Bien que souvent considérée à tort comme une extension du tabac, le seul objectif de notre industrie est d'aider les fumeurs adultes à réduire leurs méfaits.

Dans l'état actuel des choses, les recommandations proposées par le ministre Dubé profiteraient aux cigarettiers et nuiraient aux fumeurs adultes.

«Les données de la Nouvelle-Écosse démontrent l'incapacité de la province à réglementer dans l'intérêt de la santé publique. En conséquence, la Nouvelle-Écosse a laissé tomber ses citoyens. Nous exhortons le Québec à ne pas suivre cette voie désastreuse. La CVA demande au gouvernement de s'assurer que l'industrie est incluse dans le processus de réglementation. Collectivement, nous pouvons garantir que les politiques sont efficaces et fondées sur la science », a déclaré John Xydous, Directeur régional de la CVA.

Pour plus de renseignements, veuillez contacter:

John Xydous
Directeur régional
[email protected]
+1 514 701.7127



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