Le Lézard
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Réforme de la Loi sur la santé et la sécurité du travail : de bons principes sur papier, mais des lacunes pour les faire appliquer sur le terrain


MONTRÉAL, le 27 oct. 2020 /CNW Telbec/ - La CSD Construction salue les grands principes proposés dans le projet de réforme de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST), déposé aujourd'hui par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale Jean Boulet. Le syndicat émet toutefois des réserves quant aux moyens de prévention proposés pour diminuer les décès et les accidents de travail dans l'industrie la plus meurtrière au Québec.

La CSD Construction est satisfaite que la réforme mise davantage sur la prévention sur le terrain afin d'éliminer le danger à la source. Cependant, la solution pour y arriver n'est pas la bonne, puisque les représentants en santé et sécurité ne seront pas autonomes et indépendants de leur employeur sur la majorité des chantiers.

« Ça fait 40 ans qu'on demande que les milieux de travail s'occupent de la prévention en permettant aux syndicats de nommer des représentants en santé et sécurité indépendant des patrons sur l'ensemble des chantiers au Québec. On comprend que les chantiers où oeuvrent entre 10 et 100 travailleurs auront un représentant en santé et sécurité, mais ce dernier sera un employé du chantier, donc de l'employeur. Réalistement, on ne pense pas qu'il aura la liberté nécessaire pour soulever les problèmes et émettre des recommandations, surtout si elles sont coûteuses, à son dirigeant. Il y a donc ici un réel enjeu d'indépendance. La solution que nous proposons est la mise sur pied d'une équipe volante autonome et indépendante qui se promènerait d'un chantier à l'autre », de préciser le président de la CSD Construction, Carl Dufour.

Moins de représentants en santé et sécurité sur les gros chantiers

Pour ce qui est des chantiers de plus de 100 travailleurs, le syndicat émet également des réserves. « Normalement, nous avons la possibilité d'avoir cinq représentants en santé et sécurité sur les chantiers de 500 travailleurs et plus. Le projet de réforme en prévoit seulement deux pour le même nombre de travailleurs, sans prendre en compte le pluralisme syndical. Il est clair que nous demanderons une bonification sur ce point lorsque nous serons entendus en commission parlementaire », d'ajouter le président.

Comités en santé et sécurité

La CSD Construction souligne que le projet de réforme prévoit un programme de prévention mis en place par l'employeur ainsi qu'un comité supervisant l'application des mesures de prévention sur les chantiers de 20 travailleurs et plus. Le syndicat considère que c'est un pas dans la bonne direction.

Les accidents et les décès sur la construction augmentent année après année

En 2019, 55 personnes ont perdu la vie en travaillant sur un chantier de construction, ce qui représente le tiers des décès liés au travail, toutes industries confondues, alors que ces travailleurs représentent seulement 5 % de la main-d'oeuvre au Québec. Les accidents de travail ont haussé de 11,5 % par rapport à 2018, ce qui représente une augmentation de près de 35 % par rapport à 2016. De plus, le taux d'incidents par mille travailleurs demeure en hausse dans la construction, et ce, depuis 2016.

« En assujettissant la LSST à tous les milieux de travail, notamment la construction, on protège l'ensemble de la main-d'oeuvre québécoise. Une prévention efficace est le nerf de la guerre », de conclure Carl Dufour

À propos de la CSD Construction

La CSD Construction est un syndicat qui représente quelque 20 000 travailleuses et travailleurs de l'industrie de la construction, provenant de tous les métiers, de tous les secteurs d'activité et de toutes les régions. Le syndicat est affilié à la Centrale des syndicats démocratiques (CSD).

SOURCE CSD Construction



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