Le Lézard
Sujets : Femme, Religion, Plaidoyer (politique), CPG

Le gouvernement doit mettre un terme à la discrimination de nos membres en matière de recrutement


MONTRÉAL, le 26 nov. 2019 /CNW Telbec/ - Nous sommes des représentant-e-s de la grande majorité des étudiant-e-s en enseignement du Québec (UQÀM, Université de Montréal, Université Laval, Université de Sherbrooke). Nous avons reçu des mandats clairs de nos membres pour nous opposer à l'interdiction des signes religieux pour les enseignant-e-s. Pour autant, nous tenons à préciser que nous sommes en faveur de la laïcité des institutions d'enseignement. Mais la laïcité proposée par le gouvernement est selon nous une laïcité falsifiée, car au lieu d'être un facteur de progrès et d'inclusion, elle s'avère être un instrument d'exclusion.

Nous sommes ici aujourd'hui pour témoigner des conséquences concrètes de la Loi sur la laïcité de l'État (PL 21) sur le climat social et sur le parcours scolaire de nos membres qui sont victimes de son application. Nous réaffirmons notre soutien aux victimes et notre opposition aux dispositions discriminatoires inscrites dans la Loi. Nous demandons au gouvernement de prendre ses responsabilités pour mettre un terme aux dérapages déjà constatés en matière de recrutement de stagiaires en enseignement, qui ne sont pourtant pas concerné-e-s par la Loi.

À court terme, nous nous attendons à un geste fort du ministre de l'Éducation, M. Jean-François Roberge. Nous l'exhortons à prendre ses responsabilités en rappelant aux administrateurs des commissions scolaires qu'il est illégal au Québec de refuser, et donc de discriminer, des stagiaires sous prétexte de craindre de ne pouvoir les embaucher par la suite en raison de leurs croyances.

Pour illustrer le fait que le climat social actuel est lié à la manière dont le gouvernement a géré le débat sur la laïcité, il convient de prendre au sérieux le cas d'au moins 3 commissions scolaires qui ont décidé de refuser les stagiaires en enseignement qui portent un signe religieux alors qu'on ne trouve aucune mention des stagiaires dans la Loi adoptée.

« Nous sommes attristé-e-s de constater qu'en 2019, des femmes professionnelles, compétentes, dévouées à leurs études et à leur future profession, subissent un stress psychologique et de l'intimidation dûs à leur habillement et à leurs croyances religieuses. » a déclaré Stéphanie Bédard, présidente de l'Association étudiante en enseignement secondaire de l'Université Laval. 

« Nous croyons que cette loi a été bâclée, mal conçue, mal comprise et qu'elle donne déjà lieu à une série de dérapages dont les premières victimes sont des femmes qui ont été stigmatisées et marginalisées à des fins électoralistes. » - Guillaume Bertrand, délégué aux affaires externes de l'Association des Étudiantes et Étudiants en Éducation de l'Université de Montréal.

« M. Roberge doit utiliser les outils administratifs qui sont de sa prérogative pour ne laisser aucun doute sur le fait qu'un stagiaire qui porte une kippa ou une stagiaire qui porte un foulard ne peuvent pas être refusés et qu'ils et elles ont droit à un traitement équivalent à celui qui est accordé à tous leurs collègues » a déclaré Claudel Lamoureux-Duquette, Responsable des affaires externes de l'Association Générale des Étudiantes et Étudiants de la Faculté des Sciences de l'éducation de l'Université de Sherbrooke.

À moyen et à long terme nous continuerons à résister à cette loi jusqu'à ce que l'interdiction des signes religieux en soit retirée. Nous rappelons que nous avons été, nous sommes et nous serons ouverts à la discussion et au dialogue avec le Ministre Simon Jolin-Barrette, porteur de la Loi sur la laïcité de l'État, pour échanger concernant les manières d'améliorer les conditions d'apprentissage des enfants du Québec dans une école laïque ainsi que le droit à l'égalité et à la dignité de nos membres.

SOURCE Regroupement d'associations étudiantes contre la loi sur la laïcité



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