Le Lézard
Sujets : Religion, CPG

Peur, exclusion, violation des droits : les actes haineux ont un coût humain et social réel, conclut une étude inédite de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse


MONTRÉAL, le 24 sept. 2019 /CNW Telbec/ - La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a dévoilé aujourd'hui les résultats d'une étude terrain sur les actes haineux xénophobes, notamment islamophobes, qui permet de mieux documenter le phénomène et l'importance des conséquences de ces actes sur le plan humain et social. En effet, les impacts peuvent être très graves pour les personnes qui les subissent, mais les communautés visées et l'ensemble de la société sont aussi touchées. Après avoir mené pendant deux ans près de 140 entretiens auprès de personnes se disant victimes d'actes haineux, des organisations et des services de police à travers le Québec, la Commission présente un portrait de la situation, formule des recommandations au gouvernement et à d'autres acteurs concernés et prend des engagements qui visent à contrer ce phénomène.

« De nombreux actes haineux commis au Québec demeurent invisibles, malgré leur gravité. L'étude que nous présentons aujourd'hui servira, nous l'espérons, à prévenir et lutter contre ce phénomène inquiétant, et à outiller à la fois le gouvernement pour l'élaboration de politiques, et les acteurs sur le terrain pour que les actes haineux soient davantage rapportés. Comme l'étude le démontre, ces actes sont une forme grave de discrimination qui nuisent à l'égalité réelle et au sentiment de bien-être au sein de la société. Des actions concertées et pérennes sont importantes pour arriver à enrayer ce phénomène, » a déclaré en conférence de presse Philippe-André Tessier, président de la Commission.

L'étude a été réalisée dans le cadre du Plan d'action gouvernemental 2015-2018 : La radicalisation au Québec : agir, prévenir, détecter et vivre ensemble. Suivant le mandat de ce plan, la Commission s'est concentrée sur les actes haineux fondés sur les motifs « race », couleur, origine ethnique ou nationale et religion et a rencontré 86 personnes disant avoir vécu ce type d'acte à caractère xénophobe ou islamophobe dans plusieurs régions du Québec.  

Cette recherche dresse un portrait de la situation en documentant les aspects sociologiques et juridiques de ces actes et de leurs diverses manifestations. Elle révèle notamment que plus du tiers des répondantes et répondants rencontrés dans le cadre de la présente étude ont dû changer leurs habitudes de vie à la suite d'actes haineux subis, notamment en s'isolant, en évitant certains lieux ou en s'abstenant de sortir seuls. L'étude démontre également que 78% des actes subis par les victimes n'ont pas été rapportés à une autorité compétente. Plusieurs obstacles ont été identifiés par les répondantes et répondants dont la méconnaissance des recours, la minimisation de l'acte subi, le manque de confiance dans les institutions et le profilage racial de la part des services de police.

« Dans un contexte où les actes haineux sont peu rapportés, nous avons voulu développer une compréhension sociale du phénomène. Au-delà des statistiques, nous en avons analysé la dimension humaine, d'autant plus que ces actes se cumulent souvent à d'autres expériences de discrimination, notamment systémique, en emploi, dans le domaine du logement ou de la sécurité publique. De plus, la montée de l'extrême-droite et l'expression décomplexée des discours haineux ici et ailleurs, notamment en ligne, nous incitent à jouer un rôle prépondérant dans la prévention et la sensibilisation et nous prenons des engagements en ce sens », a déclaré Myrlande Pierre, vice-présidente, responsable du mandat de la Charte de la Commission.

Le rapport Les actes haineux à caractère xénophobe, notamment islamophobe: Résultats d'une recherche menée à travers le Québec est disponible sur notre site Web :

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse assure le respect et la promotion des principes énoncés dans la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. Elle assure aussi la protection de l'intérêt de l'enfant, ainsi que le respect et la promotion des droits qui lui sont reconnus par la Loi sur la protection de la jeunesse. Elle veille également à l'application de la Loi sur l'accès à l'égalité en emploi dans des organismes publics.

Source :
Meissoon Azzaria
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SOURCE Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse



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